Il n'est pas rare qu'un gouvernement étudie les caractéristiques démographiques de sa population, mais les autorités kenyanes ont poussé ce concept un peu plus loin en réalisant le tout premier recensement national de la faune sauvage.
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Réalisé par le tout nouvel Institut de recherche et de formation sur la faune sauvage du Kenya, le recensement servira de référence pour les évaluations futures de la population de la faune sauvage du pays. Mais les résultats de ce premier recensement sont déjà particulièrement prometteurs. En effet, les chiffres ont montré qu’un baby-boom a eu lieu chez les éléphants vivants sur le territoire national avec plus de 200 individus nés en 2020.
Le secrétaire du Cabinet pour le tourisme et la vie sauvage, Najib Balala, a décrit cet événement comme des « cadeaux Covid-19 », c’est-à-dire une conséquence directe de la baisse de fréquentation des parcs, du braconnage et de l’interaction entre les éléphants et les touristes. Il s’agit d’une véritable lueur d’espoir pour tous ceux qui luttent chaque jour pour conserver cette espèce emblématique du continent africain, qui a connu de nombreuses périodes difficiles.
«Les informations générées lors du recensement permettront de soutenir la mise en œuvre des politiques de conservation et de mieux réguler le tourisme de masse au Kenya. Elles donneront également des outils supplémentaires pour la nouvelle campagne d’adoption que souhaite mettre en place le gouvernement» a-t-il déclaré. Cette dernière vis à ce que des entreprises ou des particuliers donnent un nom à un des 200 nouveaux éléphants né pendant l’année en faisant un don.
Ainsi, pour célébrer le baby-boom des éléphants et renforcer l'engagement du pays en faveur de la conservation de la faune, les associations Magical Kenya et le Kenya Wildlife Service organisent une cérémonie d'adoption qui se tiendra le 9 octobre dans le parc national d'Amboseli. « L’objectif de ce rassemblement est d'assurer un avenir aux éléphants et à leur habitat dans le cadre d'une coexistence pacifique avec les humains » peut-on lire dans un communiqué des organisateurs.
L'African Wildlife Foundation (AWF) a été l'une des premières organisations à donner un nom symbolique à l'un des éléphants du Kenya en faisant un don de 4 300 euros. Vous l’aurez compris, pour des raisons évidentes, les donateurs ne sont pas autorisés à ramener les jeunes éléphants « adoptés » chez eux comme lors d’une adoption classique. Cependant, ils recevront de manière hebdomadaire les dernières nouvelles sur l'état de santé de leur éléphant et pourront suivre son évolution dans le parc national.
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La population d’éléphants a augmenté de 12%
Outre les bonnes nouvelles concernant les éléphanteaux, le recensement national de la faune sauvage a révélé d'autres statistiques positives. La population globale d'éléphants a augmenté de 12 %, tandis que la population de girafes a augmenté de 34 240 individus, ce qui représente une augmentation d'environ 49 % en trois ans.
Malheureusement, le recensement a également révélé des nouvelles désastreuses pour d'autres populations d'animaux sauvages, dont certaines, comme les antilopes rouannes et zibelines et les bongos des montagnes, sont menacées d'extinction. Ces problèmes sont aggravés par l'activité humaine, notamment l'introduction de bétail dans des zones normalement habitées par la faune sauvage, ainsi que par les conflits qui obligent les gens à s'installer et à planter des cultures dans des zones dont la faune sauvage a besoin pour survivre.
Heureusement, grâce aux statistiques qui prouvent le succès des efforts faits pour la conservation de la biodiversité locale, le gouvernement kenyan reste déterminé à agir.