Des scientifiques préconisent d'abattre les animaux adultes dans les zoos pour... sauver leurs espèces

Publiée dans la revue scientifique PNAS, une étude s’attarde sur la hausse des populations animales et la survie des espèces dans les zoos. Pour les chercheurs, la solution la plus efficace serait d’abattre les animaux adultes, plutôt que de les laisser vieillir.

Faut-il tuer un animal pour… sauver son espèce ? C’est la terrible conclusion d’une étude publiée le 30 décembre dernier dans la revue scientifique américaine PNAS qui ne manque pas de faire réagir les défenseurs des animaux. Quatre chercheurs avancent que les zoos privilégient la contraception pour limiter le nombre d’animaux, à l’exception des espèces animales impliquées dans un programme de conservation.

Pour ces chercheurs, la meilleure solution serait pourtant d’adopter celle de la nature pour gérer la population, c’est-à-dire la mort. Ils préconisent un “abattage planifié et respectueux” malgré l’opposition que cette pratique pourrait rencontrer vis-à-vis du grand public.

Marius, le girafon euthanasié au zoo de CopenhagueCrédit photo : AP / Peter Hove Olesen

Pour étayer leur propos, ils prennent un exemple le cas de Marius, un girafon âgé de deux ans euthanasié au zoo de Copenhague en 2014. L’animal était pourtant en bonne santé mais avait subi ce triste sort afin d’éviter les risques de consanguinité avec les autres girafes du zoo. Le cadavre de l’animal avait été ensuite donné en pâture aux lions. À l’époque, cette affaire avait provoqué une énorme polémique qui n’avait pas lieu d’être selon les chercheurs, qui estiment que la longévité d’un animal ne doit plus être une priorité.

“Les zoos qui envisagent de recourir à l’abattage pour maîtriser leur population peuvent subir une réaction négative du public et des pertes financières. Nous pensons que cette opposition est une erreur”

Un ours au zooCrédit photo : iStock

Privilégier l’abattage plutôt que la contraception

Toujours selon l’étude, les méthodes contraceptives menacent les capacités reproductives des animaux. Et sans les naissances, “les animaux adultes sont privés d’un de leurs instincts évolutifs les plus fondamentaux”. Ils préconisent alors de laisser les animaux vivre assez longtemps pour se reproduire avant de les abattre.

Les chercheurs estiment que les animaux vivent deux fois plus longtemps en captivité qu’à l’état sauvage, ce qui est donc contraire aux lois de la nature. Les animaux qui vieillissent ont alors besoin de plus de soins vétérinaires, ce qui coûte de l’argent. Ils estiment que le public s’est trop fait à l’idée que les animaux doivent vivre vieux et que les zoos ont délaissé leur rôle éducatif quant à la reproduction des espèces.

“De nombreuses autres espèces seront menacées d’extinction à cause des activités humaines. Il est donc essentiel que les populations d’animaux de zoo restent actives en matière de reproduction. Nous ne voulons pas d’une collection d’animaux gériatriques et de vétérinaires préoccupés par les soins palliatifs”.

Un éléphanteau avec des visiteurs au zooCrédit photo : iStock

Dix ans après l’euthanasie de Marius, la population des girafes dans les zoos a vieilli et a perdu la capacité de se reproduire, ce qui représente un danger pour la survie de l’espèce. En Amérique du Nord, l’étude prédit une réduction de 64% de la population des 137 espèces présentes dans les zoos d’ici 2050 à cause des faibles taux de reproduction.

Source : PNAS
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