Cette découverte pourrait permettre aux chercheurs de faire des avancées incroyables dans la lutte contre le cancer.
Trente-huit ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la nature semble reprendre ses droits. S'il n’y a plus aucune présence humaine dans la zone d’exclusion de Tchernobyl (CEZ) depuis ce temps, outre les quelques guides et visiteurs qui sillonnent la zone, il reste toutefois des loups gris.
Cara Love, biologiste et évolutionniste à l'Université de Princetown, dans le New Jersey, étudie avec son équipe ces animaux depuis 2014. Il y a dix ans, ils se sont rendus dans la zone contaminée d’une surface de 2200 kilomètres carrés pour prélever des échantillons de sang sur les canidés. Ils en ont également profité pour équiper les loups d’un collier GPS afin de mesurer leur résistance face aux radiations toujours présentes.
« Nous obtenons des mesures en temps réel de l’endroit où ils se trouvent et de la quantité [de rayonnement] à laquelle ils sont exposés », explique Cara Love dans un article publié sur le forum scientifique Newswise.
Un génome modifié qui résiste au cancer
Crédit photo : angelp/ iStock
Cara Love et son équipe ont remarqué que les loups gris étaient exposés à des doses de radiations quotidiennes six fois supérieures à la limite fixée pour un humain. « Les loups de Tchernobyl survivent et prospèrent malgré des générations d'exposition et l'accumulation de particules radioactives dans leur corps », écrit la chercheuse.
Selon cette dernière, le système immunitaire des loups gris serait similaire à celui de patients atteints de cancer et soumis à une radiothérapie. De plus, le traçage des canidés a également permis d’observer « des régions spécifiques du génome du loup qui semblent résistantes à un risque accru de cancer ». Cela signifie que certaines mutations génétiques auraient un effet protecteur.
Ces résultats sont extrêmement prometteurs pour la recherche et la lutte contre le cancer. Cependant, la guerre qui sévit actuellement en Ukraine ralentit cette avancée scientifique. « Notre priorité est que les personnes et les collaborateurs sur place soient le plus en sécurité que possible », conclut la biologiste.