Victoire à Carcassonne, où le coq Saturnin va pouvoir continuer de chanter dans sa basse-cour. La justice a rejeté la plainte d’un voisin se plaignant de nuisances sonores, gêné par le chant du gallinacé.
À Carcassonne, dans le hameau de Villalbe, un homme s’est plaint du chant de Saturnin, un coq né au printemps 2019. Heureux dans sa basse-cour, l’animal chante souvent, ce qui nuirait à la tranquillité du voisin. Dérangé par les cris du gallinacé, l’homme a donc assigné en justice les propriétaires de l’animal pour nuisances sonores et réclamait 5 000 euros ou la mort du coq.
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Depuis, la justice devait trancher et si elle retenait la plainte du voisin, le coq Saturnin aurait été retiré à ses propriétaires ou tué.
« On s’était renseigné pour le donner à une association qui fait de la médiation animale avec des jeunes enfants handicapés, si jamais ça dérangeait quelqu’un. Mais quand on a vu que ça ne dérangeait qu’une seule personne, on a décidé de le garder avec nous », a expliqué Charlotte Voltes, la propriétaire du coq.
Le coq Saturnin est sauvé
Pour sauver leur animal, ses propriétaires avaient lancé une pétition intitulée « Il faut sauver Saturnin ». Elle a rencontré un grand succès puisqu’elle a récolté plus de 2 900 signatures. Le couple a également demandé à la mairie de Carcassonne de modifier l’éclairage public du village, pour éviter que le coq ne soit « déréglé » et faire en sorte qu’il chante moins souvent.
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Ce jeudi 16 février, la justice a tranché. La plainte du voisin a été rejetée, au grand soulagement des propriétaires du coq et de leur petit garçon, heureux de rester avec l’animal et les poules et de continuer à chercher des œufs frais le matin.
« Ce jugement est une grande satisfaction, a réagi Franck Alberti, l’avocat du couple. Il reconnaît le caractère rural du hameau et sauve Saturnin. Nous sommes dans un petit village où les cloches sonnent toutes les demi-heures entre 7 heures et 22h30, où les tracteurs des trois vignerons traversent dès 6 heures du matin les rues principales au moment des vendanges. Au-delà de ce conflit de voisinage, on rend justice à ceux qui prennent conscience des bienfaits de la campagne. »
Le chant du coq protégé
Ce n’est pas la première fois que des habitants d’un village se plaignent du chant des coqs, jusqu’à les attaquer en justice. Ce fait s’est produit avec le coq Maurice, sur l’île de Ré, ainsi que Pitikok dans les Hautes-Pyrénées. Tout comme Saturnin, ils ont fait l’objet de plainte de la part des voisins, mais ont eux aussi été sauvés par la justice.
En janvier 2021, une loi a été votée pour protéger le patrimoine sensoriel des campagnes. Ainsi, les sons des cloches sont protégés, tout comme l’odeur des vaches et des chevaux, le bruit des tracteurs, le chant des cigales… et des coqs.