Dans la Somme, le maire de village de Bouvaincourt-sur-Bresle a pris un arrêté « anti-aboiements », pour limiter les nuisances sonores causées par les chiens du quartier.
Dans l’Ouest de la Somme, Bouvaincourt-sur-Bresle est un petit village de 830 habitants. Début septembre, le maire du village Yves Mainnemarre a pris une décision étonnante : il a affiché un arrêté « anti-aboiements », pour tenter de diminuer les nuisances sonores causées par les chiens.
Crédit photo : Claudia Calmel / Radio France
Cet arrêté n’est pas un arrêté « anti-chien », mais seulement une mesure prise pour lutter contre les aboiements incessants des animaux.
« Quand vous avez une maison jumelée et que le chien de votre voisin aboie jour et nuit, ce n’est pas marrant, a déclaré le maire. Je ne suis évidemment pas contre les chiens, j’ai moi-même des vaches : c’est normal que les animaux fassent du bruit. Mais nous avons pris cet arrêté pour résoudre deux cas problématiques ».
Selon le maire, les chiens peuvent toujours aboyer, notamment lorsqu’un passant se promène devant leur maison. Cependant, il estime que les aboiements ne doivent pas être trop fréquents, ni à des heures dérangeantes.
Un arrêté anti-aboiements contre les chiens
Crédit photo : Claudia Calmel / Radio France
Cet arrêt a été pris suite aux plaintes incessantes de certains habitants du village, qui ont dénoncé les aboiements trop fréquents de leurs voisins. Pour ne pas rester sans rien faire, le maire du village a alors pris cet arrêté inhabituel, et la décision a beaucoup fait réagir.
« Je suis moi-même propriétaire d’un chien, mais je comprends cet arrêté, a confié Amandine, une habitante. Si mes voisins laissaient leur chien aboyer en permanence, je ne serais pas contre le fait qu’ils le rentrent un minimum à l’intérieur pour préserver le calme du quartier. »
Si certains habitants se sont donc montrés compréhensifs, d’autres ont été choqués par cette nouvelle mesure. « Un chien, ça aboie : il faut bien qu’ils s’expriment ! On en est arrivés là : les gens sont aigris, ils ne supportent plus rien. Moi, ça me choque », a affirmé Agnès, une seconde habitante.
Crédit photo : Claudia Calmel / Radio France
Même son de cloche pour Christian, qui vit aussi à Bouvaincourt-sur-Bresle : « J’ai des voisins qui ont un chien, mais il ne m’est jamais venu à l’idée de dire qu’il m’énervait à cause de ses aboiements : c’est normal, ce sont les bruits de la campagne. »
Dorénavant, les aboiements jugés « prolongés ou répétés » seront punis de 68 euros d’amende. En plus de l’arrêté, des courriers ont été envoyés spécifiquement aux habitants dont les chiens faisaient beaucoup de bruit. Depuis qu’ils ont été informés, la situation semble s’être améliorée dans le village.