En Afrique, un lion mutilé a traversé une rivière infestée de crocodiles pour une raison bien précise. Un exploit capturé en vidéo.
En février dernier, une scène exceptionnelle s’est produite dans le parc national Queen Elizabeth, en Ouganda : un lion mutilé et son frère ont réussi à traverser une rivière pleine de crocodiles et d’hippopotames pour trouver une femelle, rapporte Ouest France.
Comme le précise le quotidien régional, cet exploit inédit a été capturé par deux chercheurs, Alex Braczkowski de l’Université Griffith et le caméraman Luke Ochse.
Les deux chercheurs ont partagé les images de la traversée sur Instagram. L’un des lions prénommé Jacob a perdu une partie de sa patte arrière dans le piège d’un braconnier.
Crédit Photo : Alex Braczkowski
Alors qu’ils auraient pu se faire attaquer, Jacob et son frère Tibu n’ont pas hésité à traverser à la nage le canal Kazinga. Au total, les deux félins ont parcouru près 1,5 km dans une eau infestée d’espèces dangereuses.
«C’est assez incroyable, ce gars a trois jambes. Il nageait à une vitesse beaucoup plus lente que son frère. Mais il a réussi», a indiqué Alex Braczkowski à Live Science.
Les scientifiques ont utilisé un drone doté d’une caméra thermique pour filmer la traversée.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Dr Alexander Braczkowski Jnr (@alexbraczkowski)
Une population en danger
Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, les lions ont traversé le canal pour s’accoupler. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les prédateurs n’ont pas eu le choix.
La raison ? Les lion de la région ont été «décimés au cours des décennies principalement à cause des conflits entre l'homme et la faune et du braconnage», explique Alex Braczkowski.
Selon l’expert, la population s’élèverait à une quarantaine d’individus dans le parc national Queen Elizabeth. Un groupe marqué par une disproportion importante entre mâles et femelles, souligne le magazine Geo.
Crédit Photo : iStock
En d’autres termes, il y a deux fois plus de mâles que de femelles dans cette zone. Résultat : «il y a une pression énorme sur les mâles pour qu’ils trouvent une partenaire», détaille Alex Braczkowski.
Contacté par le New York Times, Graig Packer, un autre expert en lions, explique que le manque de femelles «pousse les lions à prendre des risques extrêmes».
À noter que le documentaire sur Jacob et Tibu va être publié dans la revue Ecology and Evolution.