Eh bien, il faut croire que les deux ne font pas bon ménage ensemble. Selon une étude Australienne, les moustiques (mais aussi les moucherons et autres enquiquineurs ailés du même genre) ont plus tendance à piquer les buveurs de bière que les autres. Il faut dire que les australiens en connaissent un rayon niveau consommation de bière — et qu’ils ont aussi là-bas toute une panoplie d’insectes volants casse-pieds en tous genres.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réuni des volontaires (des hommes de 20 à 43 ans) et ont analysé la réaction des insectes. Un groupe n’avait bu que de l’eau claire, le second groupe avait bu quelques verres de bière.
L’équipe de recherche a découvert que le groupe qui avait bu la bière avait attiré 47% des moustiques utilisés dans le cadre de l’expérience, contre 38% pour les buveurs d’eau.
Oubliez le coup du sang « sucré » ou « salé » ou je ne sais pas quelle autre fable racontée dans les veillées au coin du feu de votre camping préféré. Les femelles moustiques se contrefichent bien du goût que peut avoir votre sang, elles ne font pas trop les fines bouches. Tout ce qu’elles veulent, c’est trouver du sang qui leur permettra de développer leurs œufs, un point c’est tout.
En fait, si certaines personnes se font piquer plus que d’autres, c’est surtout à cause de la technique de chasse utilisée par l’insecte pour repérer sa cible. Presque aveugle, Madame Moustique est en revanche très sensible aux odeurs et à la chaleur. Ce qui l’intéresse particulièrement, c’est l’émission de dioxyde de carbone causée par la respiration et la transpiration, qui trahit la présence d'animaux à sang chaud (dont vous faites partie).
En clair, si vous avez tendance à transpirer beaucoup et à respirer fort, il y a de fortes chances pour les moustiques « vous aiment ». Je ne sais pas si ils vous apprécient particulièrement, mais en tout cas ce qui est sûr c’est que vous êtes loin de passer inaperçu sur leur petit radar de vol…
Et qu’est ce qui se passe quand on boit de la bière ? Je vous le donne en mille : le rythme cardiaque s’accélère légèrement, augmentant la fréquence respiratoire et la chaleur du corps. Du coup vous êtes complètement grillé et votre corps devient une fabuleuse piste d’atterrissage à moustique, agrémentée de panneaux clignotants qui hurlent « Nourriture ICI » à la petite bestiole qui pour sa part n’attend que ça.
Si vous pensez que cette étude ne sert pas à grand-chose à part freiner les pulsions apéritives des vacanciers, détrompez-vous.
En réalité, les chercheurs travaillent dur afin de mettre à jour tous les facteurs qui pourraient favoriser la venue des moustiques : leurs piqûres, si elles sont simplement ennuyantes sous nos latitudes, peuvent en revanche transmettre de nombreuses maladies graves dans certains pays, causant des millions de morts chaque année.
Ainsi, en cas d’épidémie de palu, de fièvre jaune ou de dengue, les chercheurs conseillent de restreindre le nombre de boissons alcoolisées bues par la population afin d’enrayer un peu le phénomène…
Quoi qu’il en soit, pour ma part, je préfère encore prendre un bain d’insecticide et de répulsif anti-moustique plutôt que de me priver de ma petite bière bien fraîche en fin d’après-midi…
Et vous ?