Aux États-Unis, les fusillades ne sont malheureusement pas des cas isolés. Dernièrement, le massacre du lycée de Parkland en Floride a ému la nation entière, et a suscité de nombreux débats concernant le port d’arme, érigeant au passage des figures fortes, opposées à l’armement, comme Emma Gonzalez, l’une des lycéennes rescapées.
Le cas Parkland n’est ni plus ni mois que la dix-huitième fusillade dans une école aux États-Unis depuis le début de l’année 2018, et la 291e en milieu scolaire depuis le début de l’année 2013. Hypermédiatisée, la tuerie de l'école primaire Sandy Hook avait fait en décembre 2012 27 victimes, ce qui en fait la troisième plus importante de l’histoire des États-Unis en nombre de morts en milieu scolaire. Une bien triste donnée.
Hier, 7000 paires de chaussures ont été déposées devant le Capitole des États-Unis à Washington, consacré au pouvoir législatif, jusqu’à présent très immobiliste concernant le port d’armes, en dépit de toutes les victimes occasionnées par les attaques à l’arme à feu.
Ces 7000 paires de chaussures correspondent aux 7000 enfants tués lors d’attaques armées aux États-Unis.
SAUL LOEB/AFP/GETTY IMAGES
Pour faire réagir les législateurs américains, l’organisation Avaaz a donc rassemblé pas moins de 7000 paires chaussures, déposées sur le gazon du Capitole de 8 heures du matin à 14h, afin de faire comprendre à quel point la situation est grave, à quel point le nombre de victimes est grand, et de pousser à modifier la loi encadrant le port d’arme, encore trop permissif en dépit du background check instauré par Barack Obama.
Bien évidemment, le droit à l’armement est un droit constitutionnel auquel une grande partie des Américains est attachée. Ces chaussures alignées ont été pensées pour faire office de manifestation silencieuse destinée à éveiller les esprits et à secouer toute la population pour provoquer le changement.
TOM WILLIAMS / CQ ROLL CALL
Le père de l’une des victimes de la fusillade du lycée de Columbine de 1999, Tom Mauser, a fait le déplacement jusque Washington D.C. à cet effet. Il a confié à ABC News qu’il avait fait le voyage jusqu’à la capitale étasunienne avec, aux pieds, les chaussures que portait son fils avait au moment de sa mort, avant de préciser :
« Je pense que ce genre d’évènement offre une métaphore très puissante d’une part d’à quel point les victimes qui ont un jour porté ces chaussures nous manquent, et d’autre part de la façon dont nous souhaitons marcher pour eux, réclamer du changement, afin que d’autres personnes n’aient pas à traverser cette terrible épreuve ».
SAUL LOEB/AFP/GETTY IMAGES
Après ce happening, toutes les chaussures ont été données à des œuvres de charité.