À Brest, deux couturières ont fabriqué un masque transparent. Ce dernier facilite la communication avec les personnes sourdes et malentendantes.
Indispensable. Depuis le début de la crise sanitaire, le port du masque permet de limiter la transmission du virus entre les personnes.
Dès lors, le masque est devenu un objet indispensable dans notre quotidien. Malgré son utilité, le masque peut devenir une barrière pour les personnes atteintes d’un handicap auditif.
Crédit Photo : edwardolive / Shutterstock
Face à des individus masqués, les personnes sourdes et malentendantes ne peuvent plus lire sur les lèvres. Pour elles, la bouche est un outil primordial pour communiquer.
C’est pourquoi Mary Gourhant et Rozenn Fichou ont décidé de fabriquer des masques transparents pour faciliter la communication avec les personnes sourdes.
Crédit Photo : Masques à rade
À Brest, les deux Bretonnes font partie des bénévoles qui ont cousu des masques en tissu pendant le confinement.
Un jour, l’une de leur machine à coudre a rendu l’âme. Ce fut le début d’une nouvelle aventure.
Lauren, une salariée de l'Urapeda (Union régionale des associations de parents d'enfants déficients auditifs), leur prête la sienne.
L’interprète en langue des signes leur fait part de ses difficultés à exercer son métier à cause des masques en tissu qui dissimulent le visage de ses interlocuteurs.
Crédit Photo : sasha2109 / Shutterstock
Cette discussion est un déclic pour Mary Gourhant. Cette ancienne couturière décide alors de fabriquer un masque transparent : « J’y ai passé un temps fou. J’ai récupéré une visière cassée et j’ai réfléchi. J’ai testé plus de 70 modèles, je me réveillais la nuit en y pensant. Mais je suis tellement fière qu’on ait pu faire quelque chose qui soit aussi utile », a confié Mary Gourhant à nos confrères de 20 Minutes.
Médiatisée, la création de Mary Gourhant et Rozenn Fichou est un grand succès. Les deux amies croulent sous les demandes.
« Pour faire passer les messages ou les recevoir, c'est primordial de pouvoir lire sur les lèvres. [...] Nous avons testé les visières mais elles ne sont pas adaptées à la langue des signes car elles bougent au moindre contact avec les mains sur le visage. Ce masque est parfaitement conçu » a expliqué Hélène Harlot, vice-présidente de l'Urapeda à 20 Minutes.
Crédit Photo : Photographee.eu / Shutterstock
Cette dernière a fait un don à l'association, et a commandé 200 protections transparentes pour les employés de l'Urapeda.
Mary Gourhant et Rozenn Fichou ont encore un du pain sur la planche. Elles ont reçu de nombreuses commandes de la part d'orthophonistes, de commerçants, de patrons de restaurant, d'employés de crèches, de comédiens, et de personnes déficientes auditives.
Elles espèrent ainsi recevoir le soutien d'industriels : « Je le souhaite plus que tout. Cette histoire, elle vient du cœur », a expliqué Mary Gourhant.
Les deux couturières ont déposé le brevet du masque et le nom de marque Marozz, la contraction de leurs prénoms.