Cécile Bourgeon, condamnée pour l’homicide involontaire de sa fille Fiona en 2018 à Clermont-Ferrand, a été libérée suite à un arrêt de la Cour de cassation qui a cassé le jugement.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Fiona. La condamnation en appel de Cécile Bourgeon, mère de la fillette, a été annulée mercredi par la Cour de cassation, en raison d’irrégularités procédurales. Une décision qui entraîne de facto sa libération ainsi que la tenue d’un nouveau procès.
Condamnée en première instance à 5 ans de prison en 2016 pour avoir menti et fait croire à l’enlèvement de sa fille, Cécile Bourgeon avait finalement écopé d’une peine de 20 ans de réclusion criminelle en appel, après être passée aux aveux, reconnaissant avoir battu à mort la petite Fiona (5 ans), disparue en 2013, mais dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Son compagnon de l’époque Berkane Makhlouf, décrit comme un individu violent, pervers et toxicomane, avait lui aussi été condamné à une peine similaire pour sa participation au crime. Les deux bourreaux avaient avoué avoir porté des coups mortels sur la fillette avant de l’enterrer dans un lieu dont ils affirment ne plus se souvenir.
En conséquence, à l’issue du procès en appel, les assises du Puy-de-Dôme les avaient donc reconnus tous deux coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, leur infligeant à chacun cette peine de 20 ans de prison.
« La victoire du droit sur les a priori et les fantasmes »
Notons que cette sentence avait déjà été infligée à Berkane Makhlouf en première instance pour non-assistance à personne en danger. L’appel n’a fait que la confirmer. Il devrait donc rester derrière les barreaux.
Ce jugement étant cassé, Céline Bourgeon a donc été libérée car, au regard de la loi, sa peine prononcée en première instance - soit 5 ans - a déjà été purgée lors de sa détention provisoire.
Cécile Bourgeon a été libérée. Crédit photo : capture d'écran Twitter
Son avocat Me Renaud Portejoie a salué cette décision, accueillie avec « soulagement » par sa cliente. Selon lui, il s’agit de « la victoire du droit sur les a priori et les fantasmes qui avaient été véhiculés par l'opinion publique sur Cécile Bourgeon et sur les faits qui lui étaient reprochés ».
« Je suis en colère. C’est un coup à péter les plombs ! »
De son côté, Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, a appris la nouvelle avec effroi, faisant part de sa colère et de son inquiétude.
« Je suis en colère. C’est un coup à péter les plombs ! Je ne suis pas à l’abri, si ça lui passe par la tête de venir à Clermont ou même de se pointer devant l’école de ma fille (la soeur de Fiona dont il a la garde, ndlr)… On fait comment, là ? J’ai peur pour toute ma famille. Et je ne sais pas ce qu’elle a dans la tête. », a-t-il déclaré au micro de France Bleu Auvergne.
« On l’a vu au procès : quelqu’un qui est froid comme ça... Je pense que la population va très mal le prendre de savoir qu’il y a une assassin d’enfant qui se promène juste à côté de chez eux », a-t-il ajouté, avant de confirmer qu’il assistera bien au prochain procès.