Théo Curin, un nageur quadri-amputé, a réussi à traverser le lac Titicaca à la nage. Accompagné de deux autres sportifs, il a parcouru 122 km en 11 jours.
Théo Curin est un jeune homme âgé de 21 ans, qui est nageur paralympique. Quand il avait 6 ans, il a subi une méningite foudroyante, et a été amputé des quatre membres. En 2016, Théo Curin a participé aux Jeux paralympiques de Rio, et il est devenu double vice-champion du monde aux 200 mètres nage libre. Pour nager, il utilise des plaquettes fixées sur ses bras.
Il y a un an, le jeune sportif s’est lancé un défi fou : traverser le lac Titicaca à la nage, le plus haut lac navigable au monde, situé à 3 800 mètres d’altitude. Théo Curin a voulu s’inspirer de Philippe Croizon, un quadri-amputé qui a traversé la Manche à la nage en 2010.
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Le jeune homme était accompagné de Malia Metella, ancienne nageuse olympique, et Matthieu Witvoet, qui se présente comme un « éco-aventurier ». Ses deux amis ont pu le relayer pour qu'il se repose.
« Je ne suis pas un héros, je suis même quelqu’un de privilégié parce qu’il y a beaucoup de personnes qui ont des rêves et des objectifs et malheureusement, ils ne peuvent pas aller au bout parce qu’ils manquent d’argent, de personnes autour d’eux. J’ai eu la chance d’avoir des personnes autour de moi, des sponsors, donc je me sens ultra-privilégié », a déclaré Théo Curin.
Une traversée du lac Titicaca difficile
De la Bolivie jusqu’au Pérou, Théo et son équipe ont parcouru 122 km à la nage et sont arrivés sur les îles Uros ce samedi 20 novembre, après 11 jours de voyage. Cette traversée a été particulièrement difficile puisque les athlètes ont nagé dans une eau à 10 degrés, et ont été confrontés à des conditions météorologiques extrêmes.
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Les nageurs ont subi des orages et de la grêle, et une couche de glace s’est formée un matin sur leur radeau. Plusieurs fois, les jeunes ont eu peur d’être frappés par la foudre.
« On a vécu une nuit terrible en dérivant en plein milieu du lac, parce qu’on n’avait pas eu le temps d’aller se poser sur les côtes. On a lancé des ancres flottantes mais à ce moment-là, il y a eu une tempête et on a cru qu’on allait se renverser plusieurs fois. Tous ces moments-là m’ont fait vraiment peur. Au huitième jour, j’étais à deux doigts de craquer. J’étais fatigué, épuisé, je n’en pouvais plus, j’avais eu très peur les deux nuits. J’ai commencé à dire à Malia et Matthieu que je voulais arrêter ou qu’il fallait qu’on trouve une arrivée plus proche parce que je n’allais pas tenir le coup. Finalement, on a échangé pendant longtemps, ils ont trouvé les mots et on n’a rien lâché », a confié Théo Curin.
Les sportifs ont réussi leur traversée
Pour réaliser cet exploit, Théo Curin s’est entraîné pendant près d’un an. C’est la première fois que des athlètes réussissent à traverser ce lac en toute autonomie. Pour se déplacer, manger et dormir, les sportifs ont nagé en tirant un radeau fabriqué à partir de déchets, qui pesait 500 kg.
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Avec ce bateau, les jeunes ont voulu faire passer un message pour le respect de l’environnement.
« Au-delà de notre défi sportif, de notre quête personnelle, on essaie d’envoyer un message sur le côté écologique, on essaie de défendre les engagements des Péruviens et des Boliviens. Le message est passé et on est très contents. Il fallait voir à notre arrivée, il y avait des gens du monde entier, même des gens de France qui ont fait des heures de bus. C’est complètement dingue l’engouement. J’ai envie de profiter, de me reposer, de retourner voir mes proches et de les serrer dans mes bras et de prendre du plaisir dans tout ce que je fais », a confié Théo Curin.