Hier soir, l’Élysée a décidé d’annuler l’augmentation de la taxe sur le carburant pour l’année 2019.
Ce mardi, Édouard Philippe avait annoncé un moratoire de 6 mois sur la hausse de la taxe sur les carburants. Coup de théâtre, le lendemain, l’Élysée a communiqué l’abandon pur et simple de l’augmentation initialement prévue au 1er janvier. Un geste fort à trois jours d’une mobilisation à haut risque des gilets jaunes.
Abandon de l’augmentation sur les carburants
Au moment où l’Assemblée nationale achevait sa cinquième heure de séance et s’apprêtait à voter le moratoire de 6 mois, qui n’avait ni convaincu l’opposition ni les gilets jaunes, l’Élysée a annoncé l’abandon de la hausse des carburants. « Le président a compris que cette notion de moratoire était considérée par les gens comme une demi-mesure, et il a considéré qu’on n’avait pas le droit de laisser entendre cela. Il fallait aller un cran plus loin », explique l’un des plus proches conseilleurs du chef de l’État.
François de Rugy confirme que les hausses de taxe sur les carburants «sont annulées pour 2019» https://t.co/1yJ4a6tH07 pic.twitter.com/e4joTyBl1x
— BFMTV (@BFMTV) 6 décembre 2018
Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a par la suite rapporté sur le plateau de BFM TV, la conversation qu’il a eu avec le président sur les hausses des taxes sur les carburants. « Il m’a dit 'les gens ont eu l’impression qu’il y avait une entourloupe, qu’on leur disait c’est une suspension mais hop, ça reviendra après'». Comme ça, il n’y a pas d’entourloupe », a-t-il précisé.
Le président et le premier ministre se sont accordés pour supprimer la taxe carbone prévue dans le budget 2019. Ainsi, le débat citoyen et parlementaire des semaines à venir permettra de trouver des solutions pour répondre aux enjeux de la transition écologique.
Jacqueline Gourault confirme la suppression de la hausse des taxes sur le carburant en 2019 pic.twitter.com/TIs75FWDuR
— BFMTV (@BFMTV) 6 décembre 2018
L’Élysée écarte tout recul sur l’impôt de solidarité sur la fortune
Le chef de l’État a précisé qu’il écartait tout recul sur l’impôt de solidarité sur la fortune, ciblé par les gilets jaunes. « Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois », a expliqué le Président en Conseil des ministres. « Comme prévu si l’IFI n’est pas efficace on regardera comment adapter le dispositif mais il n’y aura pas de retour à l’ISF » a déclaré l’Élysée à France Info.
Par ailleurs, le palais qualifie l’initiative personnelle de Marlène Schiappa de rétablir l’impôt sur la fortune comme « malvenue et incongrue », tout en renouvelant sa confiance à « une combattante loyale ».
À deux jours de « l’acte 4 » des gilets jaunes qui semble être le tournant du mouvement, le gouvernement tente d’apaiser la colère de ces derniers.