Certains passionnés sont prêts à faire de preuve d’une grande patience pour vivre leurs rêves. C’est le cas de Fabien Bruggmann, un photographe du Haut-Jura, amoureux des loups, qui s’était donné comme objectif d’immortaliser une meute de loups dans son habitat naturel. Et après de longues années de quête, il a réussi cet exploit, pour son plus grand bonheur.
Crédit : Fabien Bruggmann
Et c’est en Pologne, à la frontière de la Biélorussie, dans la forêt de Bialowieza, que son rêve a pu devenir réalité. Cette zone géographique est une forêt reconnue comme réserve de biosphère depuis 1976 et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.
Fabien Bruggmann, originaire de Lamoura dans le Jura, y avait élu domicile dans une modeste cabane située dans le bois en compagnie de sa femme et de ses deux enfants Elliott (8 ans) et Emma (4 ans).
Vous l’aurez compris, le but de ce changement de vie temporaire était de photographier la faune de la dernière forêt primaire d’Europe, qui s’étend sur 3086kilomètres carrés, et dont le décor est resté à l'écart de la plupart des influences humaines.
Cet univers vierge et particulièrement vaste, grand comme 60% du département du Jura et formé il y a 10 000 ans lors de la dernière glaciation, est un véritable paradis pour les amoureux de la nature.
On peut y observer des nombreux loups, des bisons, des ours et des lynx à l’état sauvage. Et le 26 mars dernier, à force de cherche une meute de loups, Fabien Bruggmann a eu la chance d’assister à une scène incroyable : un groupe de neuf individus, face à lui, en train de marcher dans sa direction.
Un angle idéal pour réaliser la photo dont il a toujours rêvé, et qu’il ne s’est donc pas privé de faire. Bien au contraire !
Crédit : Fabien Bruggmann
Photographier une meute de loups, cela fait 20 ans que Fabien Bruggmann en rêve
« Cette image, j’avais en tête depuis longtemps l’idée de la faire. Avoir une meute de loups en face, ça fait 20 ans que j’en rêve. Depuis deux mois en Pologne, j’ai vu une dizaine de fois des loups, mais jamais dans les bonnes conditions de lumière. Ce jour-là, il avait neigé, j’ai pisté une meute au lever du jour. Nous nous sommes positionnés sur une route en espérant qu’ils passent là. Ils sont arrivés, tranquilles. J’ai d’abord vu leurs oreilles avec mes jumelles. Ils étaient là, à 200 mètres de moi et de ma femme. Ils ne nous ont pas vus. Mon truc à ce moment-là, c’est de ne pas rater l’image, avant même de profiter du moment. J’ai fait plusieurs photos d’abord, puis 30 secondes de vidéo, car ça valait vraiment le coup, puis j’ai refait des photos de ces loups gris » a confié le photographe.
Et lui d’ajouter : « J’ai croisé mon premier loup en Alaska il y a 12 ans. On s’est regardé. C’est le regard de l’animal que j’ai aimé. C’est un regard intelligent, on sent qu’il y a quelque chose dans ce regard. En plus, cet animal est mal aimé, alors ça me plaît. On raconte trop de bêtises sur le loup. Depuis ce moment, 100%du temps, je cherche du loup, 7 à 8 heures par jour. »
Crédit : Fabien Bruggmann
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À l’automne 2022, Fabien Bruggmann, qui est rentré en France courant avril, a pour projet de sortir un livre avec ses plus beaux clichés sur la biodiversité incroyable de la forêt de Bialowieza.
Pour réaliser cet ouvrage, il a désormais toutes les photos qu’il souhaitait concernant les loups, mais d’autres espèces manquent encore à l’appel.
Par exemple, il n’a encore aucune photographie de lynx. C’est pourquoi il compte y retourner l’hiver prochain afin d’immortaliser ce magnifique animal sauvage, comme il l’a fait pour le loup. « Je vais refaire une saison l’hiver prochain en Biélorussie pour photographier les lynx et installer un vrai piège photo dans ce secteur » explique-t-il.
En tout cas, les photos donnent envie de découvrir ce lieu extraordinaire de ses propres yeux !
Crédit : Fabien Bruggmann
Crédit : Fabien Bruggmann
Crédit : Fabien Bruggmann