En Australie, des centaines de milliers de poissons d'eau douce retrouvés morts

Ces derniers jours, dans les fleuves du sud-est de l’Australie, des centaines de milliers de poissons d’eau douce ont été retrouvés morts. Une hécatombe que le gouvernement attribue à la sécheresse tandis que les universitaires pointent du doigt la mauvaise gestion des cours d’eau.

Actuellement, l’Australie connaît l’une des pires sécheresses de son histoire. Et cela se traduit sur le plan écologique et environnemental, à l’heure où le gouvernement redoute une nouvelle hausse des températures. En l’état, le pays semble désemparé et cette hécatombe de poissons d’eau douce n’est qua la partie visible de l’iceberg.

Dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, l’immense bassin hydrographique Murray-Darling a été le théâtre de plusieurs vidéos tournées par des riverains ou des élus pour alerter l’opinion sur cette catastrophe écologique. En plus de la sécheresse qui se prolonge, la baisse du niveau des cours d’eau et la montée des températures favoriseraient la prolifération d’une algue qui priverait les poissons d’oxygène et libèrerait des toxines.

Si le million de poissons morts a été atteint, les autorités s’attendent au pire dans les jours qui viennent : « Nous nous attendons à voir davantage de poissons morts dans certains secteurs de l’extrême-ouest et sur Northern Tablelands » a déclaré le ministre de l’eau de l’Etat de Nouvelle-Galles du sud.

En Australie, des centaines de milliers de poissons d’eau douce retrouvés morts. Crédit photo : Shutterstock / Punk8268

Si la catastrophe écologique ne touche que cet Etat, elle a néanmoins un retentissement sur le plan national comme l’a exprimé le premier ministre australien, Scott Morrison : « C’est un désastre écologique. C’est un spectacle bouleversant ».

Alors que le gouvernement pointe la sécheresse comme cause principale, certaines opinions critiquent la politique de gestion des cours d’eau. En effet, les universitaires ont, durant des années, alerté les autorités contre l’extraction sauvage et non contrôlée d’importantes quantités d’eau des fleuves, que ce soit pour l’irrigation ou autre : « La mort des poissons et des cours d’eau n’est pas le fait de la sécheresse. C’est dû au fait que nous puisons beaucoup trop d’eau de nos fleuves » affirme notamment John Williams, spécialiste sur la question de l’eau à l’Université nationale australienne.

Face à ces accusations, le gouvernement se dédouane en partie de la gestion du bassin Murray-Darling, affirmant qu’il a suivi les politiques menées auparavant par les travaillistes : « Je m’inquiète aujourd’hui de ce que certains politisent cette question » a dit le premier ministre.

Cependant, face à cette hécatombe, difficile aujourd’hui de fermer les yeux et de faire l’autruche. De leur côté, les universitaires demandent des comptes à la classe politique comme Quentin Grafton, chercheur à l’Université nationale australienne : « Des milliards ont été dépensés dans la rénovation des infrastructures d’irrigation. Mais la population n’en a tiré aucun bénéfice. C’est une honte, et il est temps que les responsables rendent des comptes sur la catastrophe qui se déroule ».


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