Depuis que, tout jeune, il est entré dans les rangs des sapeurs-pompiers volontaires, le Sergent Nicolas Bézier s'est rendu compte qu'il était ce qu'on appelle, dans le jargon de la profession, un « chat noir ». C’est-à-dire un membre du personnel auquel il arrive toutes sortes d'aventures et de mésaventures dès qu'il part en intervention, un peu comme s'il était frappé d'une étrange malédiction qui lui fait tomber à chaque fois sur les personnes les plus loufoques ou les situations les plus gênantes ou incongrues !
En 2014, il a créé une page sur Facebook, « HDP - Histoires de Pompiers ». Très vite, des pompiers de la France entière se sont pris au jeu, et ont posté leurs mésaventures les plus folles, leurs anecdotes amusantes, leurs meilleures (ou pires) interventions. Alors, le Sergent Bézier a décidé de compiler tout ça et d'en faire un livre : « Au feu les pompiers », dont la date de sortie est prévue aujourd'hui.
Toutes les anecdotes et petites mésaventures, compilées depuis maintenant presque 3 ans par les pompiers sur la page Facebook, sont donc réelles... mais Nicolas Bézier a veillé au grain afin qu'elles soient toujours anonymes, afin de respecter le secret professionnel : pas de date, pas de lieu, ni de nom de victimes, ni aucun autre élément qui permettrait d'identifier une intervention particulière.
À travers ce livre, et entre deux barres de rire, l'auteur espère également sensibiliser le public. Notamment au beau métier de soldat du feu (ou de pompier volontaire, que chacun peut exercer en plus de son métier principal), ou encore à la cause de la formation aux « gestes qui sauvent », qui permettent de sauver des vies. Ainsi, on apprend que le taux de survie après un arrêt cardiaque est inférieur à 5%, car chaque minute qui passe sans geste de secours diminue de 10% les chances de survie. 4 victimes sur 5 ayant survécu ont bénéficié d'une réanimation grâce à un témoin qui savait comment agir.
« Au feu les pompiers » est disponible à la vente dès aujourd'hui, jeudi 8 juin (9,90€, aux éditions de l'Opportun), notamment sur Amazon. À offrir à tous les pompiers, personnels de caserne, aspirant soldats du feu... Et aux autres, bien entendu !
Crédits : Fireman in action with a rolled fire hose on the emergency vehicle / Shutterstock
1. Faire sa toute première intervention pour secours à la personne. Arrivés sur les lieux, un homme saoul s'était jeté contre un mur. Pourquoi ? Il voulait « Aller à Poudlard ».
2. Départ pour une personne alcoolisée sur la voie publique qui s'est blessée en chutant au sol. On fait un bilan et arrive la question : « Sur une échelle de 0 à 10, à combien estimeriez-vous la douleur ? » Après un long soupir : « Euh, 2 grammes 6. »
3. Intervention pour un pénis coincé dans un grille-pain. Tout est dit.
4. Bipés en pleine nuit pour déclenchement télé-alarme, nous rentrons dans le domicile de la personne. La porte se ferme brusquement et la lumière s'allume. Je me prends une poêle dans la figure. La vieille dame, à moitié sourde, avait malencontreusement déclenché le système d'appel et pensait que nous étions des cambrioleurs. Aïe !
5. Les pompiers, j'écoute : « Bonjour Monsieur, j'ai absolument besoin de savoir où est la FNAC. - Mais, Madame, ici c'est un numéro d'urgence, pas d'informations ! - Oui, mais justement, il s'agit d'une urgence ! Si je n'y suis pas dans une heure, ma commande sera annulée ! »
6. L'hélicoptère de la sécurité civile se pose dans la cour de la caserne. Élève infirmière en stage, on me propose de faire un tour. J'accepte avec enthousiasme ! On m'a pris par la main, et on m'a fait faire le tour de l'hélicoptère...
7. Je suis appelé pour une intervention pour une personne ne répondant pas aux appels. Arrivée sur les lieux, la petite dame était tranquillement en train de faire son jardin. Elle avait juste voulu voir si son bracelet d'alerte fonctionnait...
8. Aujourd'hui, nous intervenons pour une chute à domicile. Par habitude, j'ai voulu prendre la tension d'une personne qui n'avait pas de bras...
9. Nous partons pour un chat coincé dans un arbre. Une fois arrivés, sa propriétaire se confond en remerciements et nous offre le café. Nous avons écrasé le chat en repartant...
10. Départ VSAV [Véhicule de Secours et d'Assistance aux Victimes, ndlr] pour personne blessée ayant chuté dans les escaliers. Impossible d'approcher la victime sans qu'elle hurle, celle-ci ayant la phobie des pompiers.
11. Les pompiers, j'écoute : « Bonsoir, il y a eu un accident, vous pouvez venir ? - Est-ce qu'il y a des blessés, Monsieur ? - Aucune idée, je ne me suis pas arrêté, je n'ai pas que ça à faire ! "
12. Il est 4 h 30 et nous partons pour un malaise à domicile. Le requérant voulait juste se débarrasser d'un convive ivre qu'il ne supportait plus.
13. Quand tu vois un rapport d'intervention pour accouchement : « Transport d'une femme ayant perdu les os. »
14. Ce soir, nous sommes appelés pour une personne présentant des troubles psy. Arrivés sur les lieux, nous constatons qu'un homme brandit un sabre. Il s'appelle visiblement « Charlie » et veut qu'on arrête de dire son nom à la TV !
15. Nous sommes en intervention et la victime est conditionnée dans l'engin. Nous partons pour le CHU. En plein trajet, un message radio retentit : « VSAV098, vous n'avez rien oublié ? » Le conducteur me passe la radio dans la cellule pour que le chef puisse répondre. Mais je ne comprends pas, car, pour moi, il est assis devant, à côté du conducteur. Ah, non... On a oublié le chef sur les lieux.
16. Les pompiers, j'écoute : « Oui, j'ai un problème avec ma femme, je crois qu'elle est morte ! Elle respire... Elle respire pas...Elle respire... Elle respire pas... »
17. Départ VSAV pour une petite dame. Vient le moment où nous la conditionnons et la mettons dans le véhicule avec ses affaires. Parmi celles-ci, une canne que l'équipier lui tend, en lui disant naturellement : « Je vous la mets entre les jambes. » La petite dame rétorque alors : « Ça fait bien longtemps que l'on ne m'avait pas dit ça ! »
18. Aujourd'hui, à 3 h du matin, nous sommes bipés pour « Défenestration ou tentative ». À notre arrivée, un homme menace de sauter si nous approchons. Il est accroché, au bord du vide... à sa fenêtre du rez-de-chaussée.
19. « Sur une échelle de 1 à 10, où situez-vous la douleur ? - À la hanche. »
20. Mon fils est tellement fier que son papa soit pompier qu'il a tenté de mettre le feu à son école pour le voir en action !
21. Départ fourgon pour feu de cheminée, arrivés sur les lieux, rien. Le propriétaire nous dit alors : « Vous allez ramoner le conduit !? - Désolé monsieur, mais nous ne sommes pas ramoneurs. - Ah ben, si vous ne ramonez pas, vous pouvez partir, je n'ai pas besoin de vous. »
22. Dimanche soir, d'astreinte, je tourne en boucle dans mon quartier depuis 20 h pour retrouver mon chien qui a fugué. 20 h 56, mon bip sonne pour une capture d'animal, je fonce à la caserne. Ma première intervention aura donc été la récupération de mon propre chien.
23. Aujourd'hui, une personne assez dérangée a essayé de me brûler avec un briquet pour voir si les pompiers résistent au feu.
Le livre "Au Feu Les Pompiers !", publié aux éditions de l'Opportun, est disponible dès maintenant sur Amazon.