Cette députée va passer une nuit dans la rue avec des sans-abri pour « briser le mur de l'indifférence »

Une députée a fait part de son intention de passer une nuit dans la rue, afin d'alerter l'opinion ainsi que les politiques sur la situation des sans-abri.

Alors que la vague de froid qui touche le pays continue de sévir, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour tous ceux qui sont contraints de dormir dehors et qui risquent leur vie toutes les nuits.

Trois personnes sans domicile fixe ont d'ailleurs succombé au froid, ces derniers jours. Un triste bilan qui pourrait bien s'alourdir d'ici la fin de l'hiver car les sans-abri sont chaque année de plus en plus nombreux à devoir affronter ces températures glaciales, sans pouvoir s'abriter. 

Selon la fondation Abbé Pierre, le nombre de personne à la rue a ainsi doublé en France en l'espace de 10 ans, atteignant environ 330 000 personnes, dont de nombreux enfants.

Une situation intolérable que dénoncent plusieurs élus et notamment Mathilde Panot, qui a décidé de remettre le sujet au centre de l'agenda politique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a choisi la manière forte.

Crédit photo : iStock

Mathilde Panot va dormir dehors

La députée insoumise et présidente du groupe LFI à l'Assemblée a en effet annoncé ce mardi 16 janvier qu'elle allait passer la nuit dans un campement de familles de sans-abri à Paris, pour « briser le mur de l’indifférence ».

L'élue se rendra donc ce soir dans un camp, installé par le DAL (Association Droit au Logement) rue de Solférino à Paris, non loin de l'Assemblée nationale, avec son collègue William Martinet. Une démarche qu'elle est venue expliquer sur le plateau de RMC-BFMTV.

« 330 000 personnes sont sans abri dans ce pays, c'est-à-dire deux fois plus qu'il y a dix ans et trois fois plus qu'il y a 20 ans », a-t-elle notamment rappelé, tout en critiquant certaines décisions politiques comme « la baisse des APL » (les aides personnalisées au logement) ou encore « la criminalisation des personnes sans abri avec la loi Kasbarian-Bergé » (dite « loi anti-squat »).

Évoquant le camp dans laquelle elle s'apprête à dormir, Mathilde Panot a par ailleurs rappelé que celui-ci se trouvait « devant un immeuble où 80 % des logements sont vides de manière durable ».

C'est pourquoi la députée a également réclamé la réquisition des logements et autres bâtiments désertés, une mesure de « bon sens », selon elle.


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.