En Antarctique, une énorme fissure dans la glace, qui vient de s'agrandir de 17 kilomètres en quelques mois, inquiète beaucoup les scientifiques...

Une gigantesque fissure, apparue dans l’une des principales barrières de glace d’Antarctique, s’est dramatiquement agrandie au cours de ces derniers mois. Les risques sont importants: un énorme bloc de glace, aussi grand que le département de Seine-et-Marne, pourrait bientôt se rompre et se détacher cet hiver.

Si une telle chose devait se produire, les conséquences seraient importantes : cela pourrait accélérer la rupture de la barrière de glace, à la manière d’un bouchon que l’on ferait sauter d’une bouteille de champagne. En effet, cette chape de glace retient certains des glaciers de l’inlandsis (la partie interne de la calotte polaire) de se déverser dans l’Océan. Le résultat à long terme, selon les estimations des scientifiques, serait une hausse du niveau global des océans de 10 centimètres.


Cette fissure, comme le rapportent nos confrères du Washington Post, balafre une importante barrière de glace qui porte le nom de Larsen C, et qui est située sur la Péninsule Antarctique (cette avancée en forme de corne sur le continent blanc, qui fait face au cap Horn). Une barrière de glace est une partie épaisse de la calotte polaire qui « dépasse » du continent en flottant sur l’eau, et qui le protège.

La fissure continue à s’étendre et à s’agrandir, de plus en plus vite, sans que rien en apparence ne puisse être fait pour l’arrêter. Depuis le début du mois de décembre 2016, elle a déjà grandi de 17 kilomètres en longueur, après s’être étendue d’une vingtaine de kilomètres au cours des 11 mois précédent de l’année 2016.

Au total, la faille mesure à ce jour 160 kilomètres environ, et 300 mètres de large par endroits.



À présent, moins d’une vingtaine de kilomètres continuent à rattacher le bloc au reste de la banquise. Autant dire que le détachement imminent de cet énorme morceau de glace semble inévitable...

Lorsque le morceau sera finalement rompu, cela représentera une perte estimée à 5 180 kilomètres carrés de glace pour la banquise, selon les chercheurs du projet MIDAS, un groupe de recherche collaboratif basé au Pays de Galles.

Les conséquences seraient dramatiques : « Lorsque cette partie se détachera, la barrière de Larsen C perdra 10% de sa surface. Cet évènement changera radicalement le paysage de la Péninsule Antarctique », s’alarment les chercheurs dans un communiqué.

Voici une image qui montre la barrière de glace de Larsen C, située sur la péninsule Antarctique (qui fait face au cap Horn), ainsi que l’avancement de la fissure au fil des derniers mois…



À cause de l’instabilité de la glace et du détachement imminent de cet iceberg géant, les scientifiques britanniques n’installeront pas leur camp sur la glace cette saison, indique David Vaughan, le directeur de l’étude dans le communiqué.



Source : washingtonpost
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