Pas touche à la campagne ! Les députés ont décidé d'inscrire le « patrimoine sensoriel » rural dans le droit. Explications.
C’est une victoire pour tous les défenseurs de l’authenticité rurale !
Par 66 voix à 0, l’Assemblée nationale a voté à l'unanimité ce jeudi 30 janvier une proposition de loi introduisant la notion de « patrimoine sensoriel » des campagnes dans le droit français.
Un texte porté par le député de Lozère Pierre Morel-À-L’Huissier (UDI-Agir) qui, comme bon nombre de ses collègues, n’avait que peu apprécié les récents cas de plaintes pour nuisances sonores ou olfactives en zone rurale.
« Sur nos petits chemins ruraux, il y a des bouses, ça fait partie intégrante de la vie rurale »
Unanimité pour défendre le #patrimoine #sensoriel des campagnes françaises! C’est une révolution juridique, 1ère fois que le législateur reconnaît l’existence de ce patrimoine
— MOREL A L'HUISSIER (@MORELPIERRE) January 30, 2020
Les Inventaires régionaux le définiront, la justice le défendra
Enfin un texte fort pour le monde #rural pic.twitter.com/S57CZY1iXa
Le chant du coq, des cigales ou encore les odeurs de fumiers rentrent désormais dans le code de l’environnement en tant que partie intégrante des milieux naturels.
Avec cette loi de protection qu’ils espèrent dissuasive, les députés espèrent mettre fin aux plaintes pour nuisances dans les campagnes. Des poursuites qui se sont multipliées ces derniers temps et dont le cas le plus emblématique reste celui du procès du… coq Maurice, à Oléron (Charente-Maritime).
Autant d’affaires qui témoignent de la cohabitation parfois difficile entre ruraux et citadins s’installant à la campagne.
Le texte était très soutenu par une large majorité de l’hémicycle et notamment par le député de la majorité Pascal Lavergne, qui avait lui-même fait l’objet de poursuites similaires entre 2010 et 2014, après avoir racheté une exploitation agricole.
L’intéressé s’est d’ailleurs félicité de cette décision qu’il a qualifiée de « belle victoire ».
Cela peut prêter à sourire mais le texte prévoit également – et de manière très sérieuse – de dresser un inventaire des « bruits et des odeurs caractérisantes qu’on veut protéger au nom du patrimoine sensoriel », selon les dires même de Pierre Morel-À-L’Huissier.
« Sur nos petits chemins ruraux, il y a des bouses, ça fait partie intégrante de la vie rurale. Et les gens le découvrent : "Mais ça sent !" Et oui ! », a commenté ce dernier, qui considère les récents procès comme relevant d’un « confit de sociologie ».