C’est un bien triste chiffre qui en dit long sur les souffrances endurées par certains de nos compagnons à quatre pattes.
9 504 infractions liées à des actes de cruauté envers des animaux ont été recensées en 2018, selon la gendarmerie, qui vient de dévoiler une note alarmante sur le sujet.
On y apprend notamment que dans la plupart des cas, les gendarmes constatent des « sévices graves », des « privations de nourriture, d’abreuvement ou de soins », ou encore un « maintien de l’animal dans un habitat ou un environnement pouvant être cause de souffrance ».
« Ces infractions font suite à des plaintes déposées par des témoins de ces sévices ou des constatations faites directement par les gendarmes », explique ainsi Christophe Soullez, directeur de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.
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Dans certaines familles marquées par des souffrances sociales, « les animaux finissent par être des souffre-douleur »
Le 13 mai dernier, un maçon a ainsi été condamné à quatre mois de prison pour avoir tué sa chienne après l’avoir droguée puis jetée dans le canal du midi, les pattes attachées avec du scotch, rapportent nos confrères du Parisien qui se sont procuré la note de la gendarmerie.
Lors de son procès, l’homme a justifié son geste abominable en expliquant simplement que l’animal perdait ses poils.
L’ampleur du phénomène, que l’on pourrait croire marginal, démontre que ces actes odieux sont loin d’être exceptionnels.
La SPA s’en émeut et tire la sonnette d’alarme, après avoir mené plus de 14 500 enquêtes pour des faits similaires en 2019, soit 30 % de plus que l’année précédente.
« L’an dernier, nous sommes intervenus dans 400 affaires concernant des particuliers ou des professionnels accusés d’actes de maltraitance, mais quand quelqu’un tue son chien dans sa cave ou noie des chatons dans sa baignoire, comment le savoir si personne ne nous le signale », déplore Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA et lui-même ancien gendarme.
« C’est parfois l’ignorance qui conduit à l’absence de soins, les gens nous expliquant souvent qu’ils n’arrivent pas à gérer leur chien ou leur chat, mais cela peut aussi être lié aux conséquences des souffrances sociales de certaines familles où les animaux domestiques deviennent le maillon faible et finissent par être des souffre-douleur », ajoute-t-il.
« Et puis il y a de vrais tordus comme ce crétin qui avait posté sur les réseaux sociaux une vidéo de ses chiens de combat en train de dévorer une portée de chatons », raconte-t-il avec dégoût.
Devant tant de sévices et de maltraitances, la SPA a décidé de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation sur le sujet alors que débute la tristement traditionnelle saison des abandons.