Ancien triathlète professionnel âgé de 33 ans, Colin O’Brady est devenu le premier homme à traverser l’Antarctique du «nord» au «nord» en solitaire et sans assistance. Un exploit qu’il réalise toutefois face à un Britannique avec qui il faisait la course.
1600 km en 54 jours, il n’en a pas fallu plus pour Colin O’Brady pour rentrer dans les livres de records d’exploits sportifs : « Je suis parvenu à mon objectif: devenir la première personne de l’histoire à traverser ce continent d’une côte à l’autre, seul et sans aide ».
D’autant plus qu’il parcouru les 125 derniers kilomètres d’une traite, soit 32 heures sans dormir. Un défi qu’il s’était lancé pour Noël : « Ce matin-là, alors que je faisais bouillir mon eau pour mon porridge, je me suis demandé si je pouvais passer d’un seul coup jusqu’à la fin. Et au moment où j’ai lacé mes chaussures, ce plan impossible était devenu un but bien concret » explique-t-il sur Instagram.
« Même si les dernières trente-deux heures ont été parmi les plus exigeantes de ma vie, elles comptent aussi, en toute honnêteté, parmi les meilleurs moments que j’aie jamais vécus » raconte-t-il. Suivi par GPS lors de son périple, il détaillait sa progression chaque jour sur son site internet.
Pour son aventure, Colin O’Brady était équipé de skis de fond, d’une pulka (un traîneau lui permettant de transporter ses provisions et son matériel) qui pesait 180 kg tout compris. Il a pris le départ le 3 novembre dernier au campement d’Union Glacier en compagnie de Louis Rudd, un militaire britannique de 49 ans.
Les deux hommes avaient le même objectif en tête, celui d’être le premier à accomplir cette traversée de l’Antarctique en solitaire et sans assistance. S’ils sont en partis en même temps ensemble, ils ont ensuite continué séparément. Durant ce périple, le Britannique a fait la course un tête pendant un temps mais finalement c’est bien l’Américain qui a terminé en premier. En passant le pôle Sud le 12 décembre, Colin O’Brady a fini sur la barrière de Ross, au bord de l’Océan Pacifique, tandis que Louis Rudd compte un ou deux jours de retard.
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Ce n’est pas la première fois que l’Américain réalise des exploits incroyables et entre dans le livre des records. En effet, en 2016, il escalade les sommets les plus élevés des sept continents, dont l’Everest en 132 jours, ce qui a fait de lui le plus rapide « grimpeur des sept sommets ».
Par le passé, certains ont tenté la même traversée en solitaire et sans assistance, faisant généralement demi-tour. En 2016, le lieutenant-colonel britannique Henry Worsley est même mort en tentant cet exploit. D’autres ont réalisé cette traversé mais en étant ravitaillés durant leur périple. En 1996-1997, l’explorateur norvégien Borge Ousland avait été le premier à traverser l’Antarctique en solitaire mais avec l’aide d’un « parafoil » (un cerf-volant semblable à un parapente).
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L’exploit de Colin O’Brady a rappelé au New York Times la fameuse « course pour le pôle Sud » qui a opposé le Norvégien Roald Amundsen au Britannique Robert Falcon Scott en 1911. Le média américain n’hésitant pas à qualifier la traversée de Colin O’Brady comme l’un « des plus remarquables dans l’histoire polaire ».
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