Le débat et la grogne des libraires et autres commerces de proximité n’en finissent pas en France. Alors que le gouvernement français a pris la décision de fermer les rayons des grandes surfaces considérés comme « non-essentiels » pendant le confinement, la Belgique a pris une décision inverse.
Les librairies resteront ouvertes en Belgique. Crédit : George Rudy/ Shutterstock.
Afin d’aider les petits commerçants et les commerces de proximité face à la concurrence souvent déloyale des sites de vente en ligne, le gouvernement français a cru bien faire en évinçant la culture du confinement. Les librairies doivent rester fermées au même titre que les rayons culture ou encore bricolage.
Lors du premier confinement, la Belgique (comme la plupart de ses voisins européens) avait décidé de ne garder ouverts que les commerces dits essentiels. Les magasins d’approvisionnement étant privilégiés. Cette fois-ci, la Belgique ne souhaite pas répéter ce qu’elle considère comme une erreur. À l’inverse de la France.
Ne pas faire de cadeaux à Amazon
Comme le rapportent nos confrères du Soir et de Courrier International, le gouvernement belge d’Alexander De Croo a annoncé ne pas vouloir fermer les librairies durant ce deuxième confinement. Le vice-Premier ministre Georges Gilkinet a fait savoir :
« Il nous semble essentiel de développer une attention à l’égard des plus fragiles mais aussi au niveau de la santé mentale de tous les Belges. La culture a un rôle énorme à jouer en la matière. [...] Parce qu’il n’y a rien de mieux que d’ouvrir un livre pour s’évader de la situation terrible que nous vivons », justifie-t-il.
Au même titre que les supermarchés, les stations-service, les bureaux de tabac et même les magasins de bricolage, les librairies auront le droit d’être ouverts. « On laisse bien ouverts les brico, rapporte un membre du gouvernement belge, nous devions aussi laisser ouverts les bricos de la culture et du cerveau ».
Une façon maligne et ingénieuse de justifier l’ouverture et le maintien des librairies quand on sait que la vente de livres, physique et numérique, avait bondi lors du premier confinement. Une façon aussi pour le gouvernement belge de soutenir ses petits commerçants face à la concurrence écrasante d’Amazon.
Une règle contournée en France
Comme pour n’importe quel commerce essentiel, les librairies belges devront soigneusement respecter les mesures et gestes sanitaires et ne pas organiser de réceptions groupées.
Chez nous, les signatures de 250 professionnels dans les colonnes du Monde n’y changent rien. Librairies et rayons culture et bricolage resteront fermés pendant toute la durée du confinement. Une injustice pour ces professionnels qui, parfois, contournent la règle.
Avec l’appui de certains maires, quelques commerces de proximité, dont les librairies, se voient autorisées à ouvrir leurs portes aux clients. Mais ces arrêtés pris par les maires, aussi nobles soient-ils dans leur geste, sont illégaux.
Le gouvernement français doit-il modifier cette règle incompréhensible afin d’aider les petits commerçants français face aux pontes d’Amazon et Fnac ? Seriez-vous prêt à aider vos commerces de proximité ?