Dans l’Oise, la commune de Feuquières a décidé de s’attaquer aux… aboiements de chien, considérés comme une nuisance sonore à éradiquer.
Cette décision prise via un arrêté municipal peut sembler insolite et dérisoire. Pourtant, elle est le fruit d’une pétition de riverains qui ciblait particulièrement un propriétaire de six à sept chiens, dont les aboiements intempestifs ont eu raison de la patience des villageois.
Dans ce village de 1500 âmes, certains Feuquièrois ont donc sollicité la mairie et les 19 élus du conseil municipal ont voté, le 5 février dernier, un arrêté pour mettre fin aux aboiements.
« Dans une commune rurale, il n’y a pas de police municipale pour intervenir et les gendarmes ont autre chose à faire. Donc comme!a fait des mois que ça dure et que les conciliations ont échoué, l’arrêté prendra effet dès ce lundi 11 février » a confirmé Jean-Pierre Estienne, le maire sans étiquette de la commune, auprès du Monde.
Ainsi, cet arrêté interdit, de jour comme de nuit, de laisser un chien dans son enclos sans que son propriétaire, ou son gardien, ne puisse à tout moment faire cesser ces aboiements, prolongés ou répétés. En outre, le propriétaire se doit de tenir enfermé à l’intérieur d’une maison ou d’un appartement le canidé dont le comportement risque de troubler le voisinage. En cas d’effraction avérée et de plainte, ils risquent une amende de 68 euros.
Le maire assure toutefois que cet arrêté n’interdit pas aux chiens d’aboyer mais « demande aux propriétaires de chiens de faire en sorte que lorsqu’ils aboient, ils ne perturbent pas l’environnement » explique-t-il auprès de Oise Hebdo.
Forcément, cette décision municipale est loin de faire plaisir aux propriétaires de chiens, à l’image de Stéphane Lamart, président de l’associaton «Pour la défense des droits des animaux». En effet, ce dernier trouve que c’est « complètement hallucinant » : « Autant arrêter les cloches des églises de sonner le dimanche matin! Les chiens ont une gueule, c’est pour aboyer! Les gens sont bien content quand ils donnent l’alerte en cas de cambriolage ».
S’il comprend que les aboiement puissent troubler la quiétude des habitants, il estime que c’est avant tout une question d’éducation chez les propriétaires de chiens : « Je n’ai jamais vu un chien aboyer du matin au soir ». Ainsi, le militant associatif espère contester cet arrêté devant le tribunal administratif.