Ce que l'on pensait être un produit de qualité résulte en fait d'une pratique extrême envers les cochons. Ces derniers, qui sont élevés pour faire du jambon de Parme, sont élevés dans d'abominables souffrances et suscitent l'indignation de l'association de défense des animaux, Gaia. Cette dernière a été à l'initiative d'une enquête qui fait froid dans le dos. L'association appelle au boycott du célèbre « prosciutto di Parma».
Attention, cette vidéo contient des images choquantes, susceptibles de heurter votre sensibilité
Entre décembre 2017 et février 2018, Gaia a réalisé une enquête sur les cochons élevés dans le nord de l'Italie, en Lombardie, destinés à devenir du jambon de Parme. En tout, ce sont 6 élevages qui sont concernés, qui se trouvent dans les provinces de Mantua, Brescia et Cremona. Pour le président de l'association, Michel Vandenbosch, « il est grand temps que les consommateurs ouvrent les yeux : le jambon de Parme n'a rien d'un produit prestigieux »
Maltraitances et manque crucial d'hygiène
Alors que l'organisation révèle que dans ces élevages, entre 3 000 et 10 000 cochons cohabitent, elle appelle les consommateurs à boycotter le produit. « Comment est-il possible que les normes légales minimales européennes pour l'élevage de cochons ne soient même pas respectées dans la fabrication d'un des produits européens les plus connus ? Les promoteurs du jambon de Parme reçoivent des subsides de la part d'une institution pour laquelle ils n'ont aucun respect, et dont ils foulent au pied les règles établies » interroge le président de Gaia, selon laquelle la production du jambon de Parme recevrait 7.364.300 € de subsides pour la promotion du jambon.
« Les images sont difficiles à visionner. On y voit clairement que la majorité des cochons ont subi une ablation de la queue. Un passage de la vidéo d'enquête montre un container de déchets rempli de queues cruellement amputées, de cadavres de cochons et d'autres parties du corps. » peut-on lire sur le site de Gaia. Des révélations choquantes qui ne s'arrêtent pourtant pas là. En effet, le reportage, mené par Eurogroup for animals, laisse voir des animaux en détresse, dû au manque d'hygiène et à l'absence de soins vétérinaires, selon Eurogroup for animals. « On y voit par exemple une truie affamée et paralysée se traîner au sol vers le bac de nourriture. »
Installations hors norme
Salle de traite illégale et manque d'air frais car pas de ventilation, « d 'une manière générale, les conditions d'hygiène sont exécrables ». Sans faire l'impasse sur l'horreur dépeinte par Gaia qui révèle « des carcasses de cochons gisent près de là où des truies doivent mettre bas. À l’extérieur du hangar, des carcasses s'amoncellent. Les rats et les souris ont élu domicile dans l'enceinte de l'élevage. »
Et parce que les cochons vivent les uns sur les autres, des comportements résultant d'une grande frustration les poussent à agir en conséquence. En effet, l'enquête révèle que « détenus dans des enclos surpeuplés, les cochons urinent sur leurs congénères. La vidéo montre deux fœtus avortés, au sol, à côté de leur mère morte. »
Un second scandale
En 2016, toujours en Italie, un scandale avait éclaté, révélant la manière dont les cochons étaient traités. C'était une organisation italienne qui avait été l'iniciatrice de cette enquête, l'ONG « Essere Animali ». En effet, le « Corpo forestale dello Stato » (Corps Forestier d'État, une police civile italienne qui dépend du Ministère des Politiques Agricoles, Alimentaires et Forestières) avait signalé que les gestionnaires d'une ferme porcine à Bertinoro maltraitaient ses animaux. Et, à l'instar de ce reportage mené par Eurogroup for animals, une vidéo avait été révélée montrant des conditions déplorables dans lesquelles étaient enfermés les cochons.
Le Consortium du jambon de Parme dans un communiqué s'était alors déclaré « déconcerté par la situation représentée, répréhensible » et qu'il condamnait « fermement ce comportement. ». Mais, après avoir précisé que le Consortium était intervenu et avait demandé des sanctions, ce dernier avait tenu à indiquer que « ce qui est montré n'est pas représentatif des fermes porcines italiennes ».
Pour Michel Vandenbosch, qui conclut de cette façon, c'est certain, les pays européens importateurs de jambon de Parme, devraient avoir honte : « À la vue des images, il est clair que l'Europe n'a pas de quoi être fière de son jambon de Parme. L'enquête révèle au contraire une situation scandaleuse d'infractions aux règles européennes et au bien-être animal ».