La décision historique a été prise lundi 21 février par la Cour constitutionnelle colombienne. Dans ce pays à forte majorité catholique, la justice vient de donner le droit à l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à vingt-quatre semaines.
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C’est une joie immense et un soulagement pour les nombreuses femmes de Colombie. Aux manifestations anti-avortement sont venues se mêler des centaines de manifestants pro-avortement. Ces derniers étaient équipés d’une écharpe verte pour fêter cette décision historique dans le pays.
« Après le droit de vote, il s’agit de la décision historique la plus importante pour la vie, l’autonomie et le plein et égal épanouissement des femmes », s’est réjouie sur Twitter Claudia Lopez, la maire de Bogota.
De son côté, Catalina Martinez a déclaré à l’AFP que « la Colombie est à l’avant-garde des droits en matière de procréation, tant au niveau régional que mondial ». Nos confrères du Monde rappellent en effet que la Colombie « est le cinquième pays d’Amérique latine à assouplir les conditions d’accès à l’avortement, après l’Argentine, l’Uruguay, Cuba et la Guyana ».
Un pays majoritairement catholique
La décision n’était pas gagnée d’avance. Dans ce pays où 80% de la population colombienne se dit catholique et 13% protestants, la victoire des femmes qui se battent pour ce droit est des plus importante. En Colombie, les Églises chrétiennes et protestantes ont une forte influence sur la population et les décisions politiques.
Désormais, les femmes pourront avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse pour n’importe quel motif, et jusqu’à six mois de gestation. Autrefois, l’interruption volontaire de grossesse n’était autorisée que dans de rares cas spécifiques comme le viol, la santé de la mère ou une malformation du fœtus menaçant sa survie comme le stipulait un arrêt de 2006.
Les femmes sont maintenant libres de choisir sans craindre d’encourir une peine allant de seize à cinquante-quatre mois de prison comme ce fut le cas auparavant. Néanmoins, la Cour constitutionnelle rappelle que « l’acte d’avortement ne sera punissable que s’il est pratiqué après la 24ème semaine de gestation ».