Kevin Ortega, le coiffeur maraudeur, est à la tête de la fondation « Coiff in the street » depuis maintenant deux ans. Installé dans la commune de Piriac-sur-mer, en Loire-Atlantique, il s’est déplacé jusqu’à Nantes où il sillonne les rues pour coiffer les SDF depuis le déconfinement.
Né à Aubagne dans le sud-est de la France, Kevin est actuellement basé en Loire-Atlantique, à Piriac-sur-mer. Il a quitté la région provençale il y a six mois et ambitionne de trouver un petit salon pour commencer son travail dans la région.
Sur France 3 Pays de la Loire, il explique comment lui est venue l’idée de faire des maraudes pour coiffer dans le bénévolat avec son organisation. « L'aventure a commencé à Marseille. L'idée est venue d'outre-Atlantique, quand Kevin a entendu parler d'un coiffeur londonien qui maraudait dans les rues britanniques. J'ai trouvé l'initiative vraiment super, par le biais des réseaux sociaux, je me suis lancé. J'ai commencé à la Ciotat. Et puis, ça s'est enchaîné dans toutes les villes alentour », raconte-t-il.
Crédit image :coiffinthestreet
« J'ai lancé un appel à tous les coiffeurs de France pour descendre dans les rues et offrir des coupes de cheveux aux sans-abri. Les médias ont fait le reste. L'histoire est née comme ça », renchérit Kevin Ortega.
Le maraudeur marseillais ne fait pas que raser des têtes, il s’active aussi dans la sensibilisation et la socialisation envers les SDF : « Il faut avoir de la sensibilité, il ne faut pas être fainéant. Il ne faut pas non plus être craintif. Il faut être sociable, avoir le sourire aux lèvres. Il faut aussi savoir aborder ces personnes-là avec simplicité et précaution. Se mettre à leur niveau. Et les considérer comme des amis, comme des êtres humains», donne-t-il en conseil.
De son côté, il n’a jamais eu de difficultés à entrer en contact avec les sans-abri : « Mon concept, c'est de sillonner les quartiers en toute liberté. Il n'y a pas de tranches horaires, pas de lieux fixes. Je coiffe les gens, dans la rue, à même le sol. À l'endroit même où je les rencontre. C'est ça qui est unique », explique le coiffeur maraudeur qui reconnaît qu’il y a de l’étonnement et de la surprise dans sa « démarche atypique ».
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Ce travail de coiffeur maraudeur, Kevin le fait sans salaire : « Je n'attends aucun retour. Je fais ça pour eux, pas pour moi. La rencontre est toujours belle. Il y a toujours, une magie qui s'opère pendant cet instant de partage » dit-il.
Après deux mois d’arrêt en raison du coronavirus, il a repris du service dans les rues de Nantes, depuis le 14 mai dernier. « C'était aussi important pour moi de retrouver les gens de la rue que mes clients » note Kevin sur France 3 Pays de la Loire. Le coiffeur Kevin a retrouvé les sans-abri dans de difficiles situations en raison de la pandémie du coronavirus. « Ils ont souffert encore un peu plus. Il y a eu un manque de moyens, un manque de solidarité, un manque de masques, d'hygiène. Ils continuent à mourir dans les rues », se désole-t-il.
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Dans sa maraude dans les rues nantaises, 15 sans-abri, dont une jeune femme d’une vingtaine d’années, ont pu bénéficier de ses coupes gratuites. Kevin prend toutes les précautions sanitaires nécessaires pour se protéger. Il n’a rien laissé de côté, il est bien équipé : « Je porte un masque que je change à chaque intervention. En plus, j'ai une visière, des gants jetables. J'ai un système de lingettes désinfectantes pour nettoyer le matériel après chaque coupe. J'utilise aussi des peignoirs à usage unique. mon seul regret c'est que, malheureusement je ne peux pas leur serrer la main, comme en temps normal ».
Cependant, son travail n'est du goût de certains, les passants n’ont pas un regard tendre envers lui. Il décrypte leurs réactions : « les regards étaient méfiants, froids, fermés. Du style : il est fou de faire ça alors qu'il y a le Covid-19. Ce ne sont pas des attitudes que j'ai l'habitude de constater. Il y a aussi eu quelques réactions de surprise et des promeneurs admiratifs d'une telle action pendant cette période ». Même la police est intervenue pour voir de près ce qu’il faisait. Mais avec ses explications, il s’en est sorti en brandissant le caractère bénévole et social de son travail avec le respect des mesures de distanciation physique.
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Kevin a connu cet amour de servir les démunis et de les assister au cours de son passage aux Restos du cœur. Il témoigne l’expérience qu’il a vécue là-bas : « cela m'a permis de toucher du doigt la pauvreté qui frappe notre pays et de prendre du recul sur la vie », glisse le coiffeur. Cela m'a aussi appris à aborder plus facilement les personnes qui vivent dans une extrême précarité. Je connais parfaitement le système associatif. je l'ai quitté parce qu'il était trop institutionnalisé et que j'ai vu des tonnes de nourriture partir à la poubelle. Ça m'a écœuré ».
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Avec sa fondation « Coiff in the street », le Marseillais sensibilise, oriente et coiffe les sans-abri pour les mettre dans de meilleures conditions. Il veut que ses collègues coiffeurs fassent de même afin de toucher un maximum de SDF.
Pour sa prochaine maraude, Kevin le fera à Saint-Nazaire, toujours en Loire-Atlantique. Ce sera dans le courant de la semaine, il n’a pas encore fixé la date.