Des sans-abris et des migrants isolés, qui dorment dans les rues de la capitale, vont bénéficier de cocons de survie isothermes pour affronter le froid.
Ça n’aura échappé à personne, les températures ont considérablement chuté ces derniers jours dans le pays. Après la douceur d’un exceptionnel et anormal « été indien » qui a joué les prolongations jusqu'à la mi-novembre, le froid semble s’être en effet définitivement installé dans l’hexagone, notamment à Paris.
Et avec les premières neiges et l’arrivée des températures glaciales, de longues nuits de souffrance sont à craindre pour les personnes n’ayant d’autres choix que de dormir dans la rue. Les sans-abris, ainsi que les migrants livrés à eux-mêmes, sont en effet en première ligne et c’est la raison pour laquelle la mairie de Paris a décidé de leur venir en aide, en leur fournissant des... cocons isothermes.
Ce cocon « offre un gain de chaleur sur l’extérieur de 15 à 20°C »
Ces prototypes d’abris d’urgence, dont nous vous avions déjà parlé, sont conçus avec des matériaux légers et sont entièrement pliables, donc facilement transportables. À l’inverse des tentes, leur structure permet de dormir au chaud et dans un endroit isolé.
Une cinquantaine de ces cocons vont donc être distribués cette semaine à des sans domicile fixe mais aussi à des migrants isolés, grâce à l’association Iglou qui pilote ce projet aussi innovant que nécessaire.
L'idée de cet abri isotherme est née dans l’esprit ingénieux de Geoffroy Reynal, qui n’est autre que le directeur de ladite association. Ingénieur en énergies renouvelables, ce dernier a en effet imaginé un cocon capable de protéger du froid et de l’humidité, sans être étouffant. « Les parois sont en mousse de polyéthylène doublée d’une feuille d’aluminium à l’intérieur (…) C’est étanche, respirable et offre un gain de chaleur sur l’extérieur de 15 à 20°C », explique ainsi son créateur à nos confrère du Parisien.
D’autre part, comme précisé sur le site de l’association, « l'intérieur de l'Iglou est ignifugé », ce qui signifie qu’il n’y a aucun risque d'incendie ou de brûlure.
Chacun de ces abris assemblés à Libourne (Gironde), pour un coût de fabrication d’environ 200 euros, ne pèse qu’une dizaine de kilos et s’avère être une solution de secours pérenne pour toutes les personnes en détresse, qui ne peuvent bénéficier des aides habituelles.
« On propose cette idée pour faire face à la saturation du 115 qui ne peut prendre en charge les appels des SDF (...) Plutôt que de les laisser dehors exposés dans le froid, on s’est dit qu’on pouvait leur offrir cette solution », explique en effet Geoffroy Reynal.
Financés grâce à la contribution de la fondation Qualitel, ces abris seront également testés à Bordeaux, qui vient de faire l’acquisition de 10 prototypes.