Édouard Phiiippe a annoncé lundi les chiffres de la mortalité routière et ces derniers sont positifs à en croire l’intéressé puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un record depuis 5 ans. Un net recul que l’ancien maire du Havre attribue en partie à la limitation à 80km/h sur les routes secondaires.
Il est revenu ! Comme un symbole, Édouard Philippe avait choisi le centre de rééducation et de réadaptation de Coubert (Seine-et-Marne), spécialisé notamment dans l'aide aux accidentés de la route, pour annoncer les chiffres de la mortalité routière.
Un choix qui n’est pas dû au hasard puisque c’est au sein de ce même établissement que le Premier ministre s’était publiquement prononcé en faveur de la baisse de la vitesse maximale autorisée à 80km/h, il y a un peu plus d’un an en décembre 2017.
Depuis, la mesure entrée en vigueur le 1er juillet dernier ne cesse d’être contestée et son retrait figure par ailleurs en bonne place des doléances chères aux « gilets jaunes ».
Une éventualité qui n’est pas à l’ordre du jour selon le pensionnaire de Matignon, lequel défend au contraire le bien-fondé de cette mesure, tout en reconnaissant qu’il est « légitime d’en discuter » dans le cadre du grand débat national.
« Le 80km/h et les autres mesures ont joué leur rôle dans cette diminution »
« Pour l’année 2018, ce sont des résultats historiques (…) depuis que l’on mesure l’accidentologie routière, il n’y a jamais eu aussi peu de morts sur les routes françaises », s’est-il d’abord réjoui devant son auditoire, avant d’apporter des précisions statistiques.
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« 3 259 personnes ont perdu la vie sur les routes de la France métropolitaine. C’est beaucoup mais c’est 189 morts de moins qu’en 2017 (…) Je n’ai pas peur de le dire, c’est un chiffre exceptionnel », a-t-il poursuivi.
À titre de comparaison, le précédent record, datant de 2013, faisait état de 3 268 morts.
116 vies ont été épargnées depuis le 1er juillet sur le réseau abaissé à 80km/h, selon Édouard Philippe pic.twitter.com/YlJBwZ90ah
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« Les mesures qui ont été mises en place l’année dernière, le 80km/h et les autres, ont joué leur rôle dans cette diminution », a-t-il ensuite affirmé preuve à l’appui, en citant les chiffres du « second semestre 2018 », qui coïncide avec la mise en application de la réduction de la vitesse maximale autorisée.
« Ne baissons pas la garde »
Se disant « fier » de cet accomplissement, Édouard Philippe ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, considérant que la mesure fournit « des résultats »
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« Quand nous avons pris cette décision avec le gouvernement et le président de la République, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons pris une décision que nous savions impopulaire et qui s’est révélée impopulaire. Mais elle ne nous paraît pas remettre en cause la façon dont nos concitoyens peuvent se déplacer. En revanche, elle produit des résultats », a-t-il ainsi déclaré.
« Nous sommes fiers de ces résultats, fiers de ces vies épargnées, fiers d’avoir considérablement réduit le nombre de nos concitoyens qui se retrouvent confrontés à un drame lié à l’accident sur la route (…) Ne baissons pas la garde », a-t-il conclu.
Vous l’aurez compris, Édouard Philippe n’envisage pas une seule seconde de revenir sur cette mesure de la discorde qui est pourtant loin de faire l’unanimité. Une fermeté qui tranche avec les dernières rumeurs faisant état de possibles « aménagements ». Une idée qui germerait dans l’esprit même du président de la République, lequel serait en désaccord avec son Premier ministre sur la question.
Selon l’entourage de Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron aurait en effet récemment confié à ce dernier que le 80 km/h était une « connerie » et qu’il n’y était « pour rien », rejetant ainsi la faute sur Édouard Philippe. Des propos bien évidemment démentis par l'Élysée.