À Ostritz, en Saxe, Allemagne, les habitants ont fait front commun avec la police. Ils ont ainsi « confisqué » plus de 4 400 litres de bière pour que les militants du festival néo-nazi « Schild und Schwert » ne puissent pas profiter du week-end.
Vendredi dernier, la police avait déjà saisi l’alcool qui se trouvait sur les lieux, soit 4 400 litres, estimant que la vente d’alcool devait être interdite. La raison étant que le festival allemand réunissait plusieurs mouvances d’extrême droite, dont la violence et l’agressivité avaient déjà été prouvées lors de précédentes mobilisations.
Wir haben das Bier.
— Hanz Christian (@HanzChristianNL) 23 juin 2019
Und tschuss!!#Ostritz pic.twitter.com/NFmaLPoLXv
Cette action a été partagée sur les réseaux sociaux par la police, qui a notamment plaisanté sur des échanges avec leurs collègues polonais, qui leur auraient fait parvenir 3 caisses de vodka contre des fûts de bière. « Cela permet d’économiser de l’espace dans nos locaux » peut-on lire.
Mécontents de la tenue du festival, les habitants du petit village ont donc acheté tout le stock de bière disponible du supermarché, soit 120 caisses. Leur action pacifiste a été saluée par la presse allemande, le Spiegel Online en tête.
Protest in #Ostritz gegen rechtsextremes Festival #SchildundSchwert. Ein Paar Schuhe für jede(n) der 2262 Ertrunkene(n) im Mittelmeer 2018@Augenauf#rechtsrocktnicht pic.twitter.com/GcoG6qR2oc
— Mathea Schülke (@MatheaSchuelke) 22 juin 2019
Ce mouvement n’était cependant pas suffisant pour les villageois. Ils ont ainsi disposé des paires de chaussures dans une rue du village pour chacun des 2 262 noyés en Méditerranée en 2018. Espérant ainsi que les festivaliers tombent dessus lorsqu’ils se trouveraient autour du festival.
Leider ist es mir diesmal nicht möglich nach #Ostritz zu fahren, um an den vielfältigen Veranstaltungen gegen die Nazis teilzunehmen. Die Kreativität und die Aktivitäten durch die Zivilgesellschaft vor Ort sind echt stark. Danke an @schullegr und @fehsti das ihr dort seid. pic.twitter.com/nIfjppwjgX
— Rico Gebhardt (@ricogebhardt) 21 juin 2019
D’autres actions ont également eu lieu, la société civile a affiché sur des panneaux publicitaires un sublime emoji arguant que le festival ne sentait pas bon. Pour aller au bout de leur démarche, ils ont organisé un contre-festival prônant la paix, la diversité et la tolérance au sein même du village d’Ostritz.