« Enfants placés, les sacrifiés de la République », un journaliste infiltre un foyer d'accueil

Ce mercredi 16 janvier, sur France 3, l’émission « Pièces à conviction », nous plonge dans les conditions de vie des enfants placés, « sacrifiés de la République ».

En France, 341  000 mineurs considérés comme « en danger » bénéficient d’une mesure de protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Des scènes violentes, des témoignages accablants…

Ce documentaire montre les dysfonctionnements du système censé protéger les enfants de la maltraitance de leurs parents. Nommée « Enfants placés, les sacrifiés de la République », cette émission nous montre comment les structures censées protéger les enfants de la violence développent leur propre violence.

Le projet a commencé après avoir vu le manque de médiatisation d’une lettre ouverte de huit éducateurs du foyer d’Eysines en Gironde. Dans cette lettre, ces derniers dénoncent l’insécurité qui règne dans cet établissement censé orienter les enfants retirés en urgence à leurs familles.

Pendant huit mois, le journaliste d’investigation Sylvain Louvet a enquêté dans des foyers, familles d’accueil et auprès d’anciens enfants placés. Des scènes violentes entre jeunes, un manque de personnel encadrant, accompagné de témoignages accablants, tout cela est raconté dans ce reportage d’une durée de 95 minutes.

« Ils sont plus en danger ici que dans la famille pour laquelle ils ont été placés »

« Quelqu’un a appelé l’établissement, en disant qu’une petite fille avait le sexe d’un garçon dans sa bouche. Une petite fille de 4 ans… par un garçon de 10 ans », explique une éducatrice du foyer d’Eysines. Questionnée pour savoir si les enfants qui ont commis des agressions sexuelles ont été écartés, l’éducatrice donne une réponse négative, « il est arrivé que des victimes et des agresseurs restent plusieurs mois dans le même service ».

Une autre employée de ce même établissement témoigne sur le même sujet : « Moi, j’ai vécu ici avec un enfant qui s’était fait violer par son voisin. Ils ont vécu quand même ensemble à côté pendant un an, ça ne dérange personne. »

« Je suis persuadé que pour certains, ils sont plus en danger ici que dans la famille pour laquelle ils ont été placés ». Une bombe à retardement puisqu’« un quart des SDF sont d’anciens enfants placés, et 30 % des mineurs délinquants », souligne Sylvain Louvet.

À la fin de ce documentaire, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, sera invitée au débat qui suivra, aux côtés d’anciens enfants placés.

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