Néonicotinoïdes : les députés votent la réintroduction des insecticides tueurs d'abeilles

Afin de sauver la filière betterave, l’Assemblée nationale a décidé de remettre en vigueur, mais seulement pour quelque temps, la réintroduction des insecticides tueurs d’abeilles.

Cette nuit, les députés ont voté le projet de loi permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour sauver la filière betterave.

Face à la prolifération d’un puceron vert porteur de maladie, les betteraves issues de semences non enrobées d’insecticide sont atteintes de jaunisse.

Crédit Photo : Photografiero / Shutterstock

De ce fait, la réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes doit permettre de protéger les rendements sucriers.

Pour rappel, les néonicotinoïdes sont des insecticides meurtriers pour les abeilles. Ce puissant neurotoxique agit sur le système nerveux des insectes jusqu'à ce mort s’ensuive.

En 2018, le gouvernement avait interdit l’utilisation de ce type de pesticide. Aujourd’hui, son retour semble inévitable pour sauver la filière sucrière.

Les députés se sont appuyés sur le règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l’interdiction, potentiellement jusqu’en 2023 : « C’est un texte difficile, important, qui ne veut pas opposer économie et écologie», a indiqué le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie. La question est celle de notre souveraineté ».

Le vote solennel sur l'ensemble du projet de loi se déroulera mardi, après les questions du gouvernement.

Retour des néonicotinoïdes, un projet de loi qui divise

La réintroduction de cet insecticide tueur d’abeille ne fait pas l’unanimité, comme le souligne le ministre de l’agriculture : « On est tous contre (…) Mais aujourd’hui il n’existe pas d’alternative chimique ou agronomique suffisamment efficace ».

La baisse des rendements menace la pérennité de la filière sucrière française, qui emploie 46 000 personnes, a-t-il rappelé.

Pour le gouvernement, « tuer une filière française pour importer des sucres polonais, allemands ou belges », n’est pas envisageable.

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De son côté, Christian Jacob, député LR approuve le texte du gouvernement : « Il ne faut pas être dans le dogme et faire en sorte que la France reste un grand pays agriculteur », a-t-il déclaré.

À l'inverse, la gauche est farouchement opposée à cette mesure. Le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon invoque une faute grave et promet une action devant la Cour de justice de la République : « Nous allons décider quelque chose de dangereux pour nos semblables, pour nos enfants, nos petits-enfants et demain d’autres dérogations seront demandées », a indiqué le député français.

Source : Nouvel Obs / AFP
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