Les internautes américains l’avaient surnommé «She-ro», contraction judicieuse des termes « she» («elle», ndlr) et «hero» («héros», ndlr). Cependant, son geste n’a pas été du goût de ses employeurs.
Âgée de 50 ans, Juli Briksman a accédé à la notoriété médiatique sur les réseaux sociaux, le 28 octobre dernier, avec son doigt d’honneur adressé au cortège de Donald Trump. Celui-ci revenait d’une séance de golf et passait alors, sur son chemin, à côté d’une cycliste qui n’a pas caché son mépris pour le président des États-Unis.
Erigée en héroïne sur les réseaux sociaux, Juli Briksman n’en était pas une aux yeux de ses employeurs au sein de la société Akima LLC, qui est une entreprise gouvernementale. Selon le Huffington Post, elle se serait rendue à son travail lundi dernier alors que tout le monde parlait de ce cliché. Après avoir averti le bureau des ressources humaines de son entreprise de ce qu’il se passait, la direction la convoquait le lendemain pour lui apprendre son licenciement.
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Le motif ? Elle a été accusée d’avoir enfreint la politique des réseaux sociaux de la société. Elle avait en effet repris la photo partagée sur les réseaux sociaux et l’a utilisé comme image de profil sur ses comptes Facebook et Twitter : « Ils ont dit : « Nous nous séparons de vous. Fondamentalement, vous ne pouvez pas avoir de contenus obscènes sur les réseaux sociaux »» a justifié son entreprise comme elle confie auprès du Huffington Post.
Mère de deux enfants, Juli Briksman a bien tenté de se défendre en arguant qu’elle n’était pas sur son lieu de travail au moment de ce geste, et qu’elle ne mentionne aucunement son employeur sur ses comptes sur les réseaux sociaux.
Forcément, Juli Briksman trouve cette décision injuste puisqu’elle rapporte une anecdote concernant un de ses collègues masculins qui avait délibérément insulté une personne sur Facebook alors que l’entreprise figurait sur sa photo de couverture. L’homme en question n’avait été que réprimandé et n’avait plus qu’à supprimer sa publication tout en gardant son emploie : « Comment cela peut-il être moins obscène que mon doigt d’honneur au président. Est-ce juste ? » s’offusque-t-elle.
Interrogée sur la raison de son geste, elle admet ne pas avoir réfléchi au moment de croiser le cortège présidentielle : « D’une certaine façon, je vais mieux que jamais. Je suis mécontente de la situation actuelle de notre pays. Je suis consternée. C’était une opportunité de dire quelque chose » avoue-t-elle sans regretter son geste, devenu, le temps d’une photo, symbole d’un sentiment de protestation présent chez de nombreux Américains.