Dimanche 27 janvier, une femme de 34 ans est décédée, à Annemasse en Haute-Savoie, poignardée par son ex-mari, malgré cinq plaintes de cette femme « en danger ».
Gulcin avait 34 ans. Cette monitrice d’auto-école, mère de quatre enfants, vivait séparée de son mari depuis plusieurs semaines dans un appartement à Annemasse (Haute-Savoie). Le 27 janvier dernier, accompagnée d’un ami, elle vient récupérer ses quatre enfants chez son ex-mari, un homme de 44 ans, de nationalité turque.
Le drame s’est déroulé en bas de l’immeuble de l’ex-mari. Il serait descendu et le ton serait rapidement monté entre les deux hommes. L’ex-mari a alors sorti un couteau et poignardé l’ami de son ancienne compagne avant de s'en prendre à la jeune femme. Il serait ensuite remonté dans son appartement où se trouvaient les quatre enfants du couple pour laver le couteau.
Interpellé par les policiers d’Annemasse, l’ex-mari a été placé en garde à vue. La mère de famille n’a pas survécu à ses blessures. Elle est décédée à son arrivée à l’hôpital. Son ami, un homme de 50 ans, a quant à lui été hospitalisé dans un état grave.
Une séparation compliquée serait à l’origine du drame. Malgré cela, cette mère de famille avait dénoncé des faits de violences de son ex-mari et avait déjà porté plainte à cinq reprises. Elle avait suivi les conseils de l'association « Espace Femmes » de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), qui vient en aide aux victimes de violences familiales. Mais jamais son ex-mari n’avait été inquiété par les autorités, d’après une amie de Gulcin.
Pourtant la mère de famille se sentait « en danger ». « Elle allait partout pour dire : je suis en danger, faites quelque chose ! », se souvient sa conseillère, interrogée par France Bleu Pays de Savoie. Selon « Espace Femmes », « Gulcin est l'une des 19 femmes mortes depuis le début de cette année. » « On dit aux victimes de porter plainte. Elles le font de plus en plus. Mais après ? », se désole la conseillère de l’association.
Cette tragique histoire, qui aurait pu être évitée, révèle à quel point les faits de violences conjugales, en partie, et les plaintes sont bien souvent minimisées par les autorités. En 2017, en France, 130 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex-conjoint, contre 123 en 2016, selon des données communiquées par le ministère de l’Intérieur.