Ce mardi 30 mai, l’Australie a présenté une mesure au parlement visant à interdire la sortie de territoire aux citoyens condamnés pour pédophilie. Ce texte qui doit encore être approuvé, entraînerait l’annulation du passeport de 20 000 personnes. Il s’agit d’une première mondiale ! Le ministre australien de la justice Michael Keenan a déclaré : « Aucun pays n’a pris de mesures aussi fortes pour empêcher ses citoyens d’aller à l’étranger, souvent dans des pays plus vulnérables, pour abuser d’enfants ».
Crédit photo : Julie Bishop en 2014 / Shutterstock
En effet, la ministre des affaires étrangères Julie Bishop a fait savoir que : « rien que l’an dernier, près de 800 personnes enregistrées ont voyagé en dehors d’Australie », surtout pour aller dans des pays asiatiques et s’adonner au tourisme sexuel… « Vous allez à Bali (Indonésie), vous allez à Phnom Penh (Cambodge), vous allez à Siem Reap (Cambodge), et vous voyez ces hommes australiens d'âge moyen là-bas, avec un jeune garçon local, ils ne sont pas là pour bronzer » raconte le sénateur Derryn Hinch d’après la BBC.
Ce sont près de 20 000 personnes qui sont concernées par cet acte, des pédophiles ayant purgé leur peine mais qui sont toujours surveillés par les services judiciaires ! L’an dernier, un Australien du nom de Andrew Fiddes Ellis avait d’ailleurs fait parler de lui, pour des agressions sexuelles sur 11 mineures qui lui ont valu d'être condamné à 15 ans de prison à Bali.
Crédit photo : Passeport Australien / Shutterstock
Cette nouvelle fait écho aux différents scandales concernant des prêtres pédophiles qui avaient éclaté en Australie. Entre 1950 et 2010, près de 4 444 faits de pédophilie ont été signalés, soit 7 % des prêtres catholiques australiens qui étaient présumés coupables. Les accusations portaient sur des actes commis sur des enfants qui avaient en moyenne 10 ans pour les filles et 11 ans pour les garçons.
Certains se demandent ce qu'il en est de la question des droits civiques ? De son côté Derryn Hinch, ravi de la mesure répond : « Et bien de mon point de vue, si vous violez un enfant, vous perdez certains de vos droits civiques ». En France, l’interdiction de sortie de territoire n’est mise en place que pour les Français suspectés de projeter de se déplacer à l’étranger pour des activités terroristes.