Une nouvelle fois, l'exploitation de l’huile de palme fait des ravages. Après la destruction de la faune et de la flore en Amérique du Sud et en Asie, les exploitations d’huile de palme s’attaquent à la biodiversité du continent africain selon une étude.
L’impact lié a cette industrie n’est plus à prouver. Les milliers d’hectares de forêt décimés dans le monde ont eu une influence non-négligeable sur la faune et la flore des territoires exploités comme sur l’île de Bornéo en Asie ou la population d’orangs-outans a chuté. Selon une étude internationale d’un conglomérat de chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne et de plusieurs pays (Afrique du Sud, France, Pays Bas, Royaume-Uni, Suisse), publiée le 13 août par l’Académie des sciences américaines, le continent africain doit craindre le pire pour ses populations de primates.
Image d'illustration d'une exploitation de palmiers à huile. Crédits : Shutterstocke/Rich Carey
Pour l’usage alimentaire et l’élaboration d’agrocarburants, aujourd’hui, la consommation d’huile de palme est en constante augmentation. Actuellement, 85 % de la production provient d’Asie du Sud-Est, mais la production s’étend vers d’autres continents.
Si notre consommation continue de grimper d’ici à 2050, 53 millions d’hectares supplémentaires (44 millions pour l’alimentation et 9 millions pour des carburants) seront indispensables à sa culture.
Mais où trouver de tels espaces pour l’exploitation ? L’Afrique semble, hélas, être une terre promise aux palmiers à huile où de nombreuses terres disponibles pour ce type de culture sont encore inexploitées.
L’huile de palme a pour l’instant épargné ce continent, ne comptant quelques exploitations de petites échelles au Congo, Cameroun, Gabon, Nigeria, Côte d’Ivoire et Ghana.
La biodiversité menacée
En Afrique, 37 % des 193 espèces de singes vivant sur le sol africain sont « menacées d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Les chercheurs de l’étude ont étudié l’impact des exploitations d’huile de palme pourrait avoir sur ces populations, et le constat n’est pas très joyeux : « Les primates, sont de bons indicateurs de l’ensemble de la biodiversité » peut-on lire dans l’étude. Leur rôle est important car « en dispersant les graines, ils jouent un rôle dans le maintien de la composition des écosystèmes forestiers ».
Sur les espaces du continent, seul 9 % sont propices à de telles cultures, ce qui représente une zone de 273 millions d’hectares.Selon l’étude, 130 000 hectares pourraient connaître un rendement important et avoir un faible un impact sur la faune. Trouver un compromis entre les intérêts et des industriels et les défenseurs de l’environnement semble impossible.
« De la même façon que la culture d’huile de palme a des conséquentes dramatiques sur la biodiversité en Asie du Sud-Est, concilier développement à grande échelle de cette culture en Afrique et conservation des primates sera difficile » affirment les chercheurs.
Une prise de conscience mondiale
Quelques solutions existent comme l’augmentation du rendement des exploitations existantes grâce à des semences à haut rendement, mais il est difficile de penser que les industriels vont dépenser plus pour de la recherche alors qu‘exploiter de nouvelles terres vierges leur coûteraient moins cher.
Seule solution pour éviter un massacre : une prise de conscience mondiale et que les pays occidentaux réduisent leur consommation en huile de palme.
Les substituts à cette huile existent, mais ils auront un impact tout aussi néfaste sur l’environnement. En effet remplacer les palmiers par du soja, tournesol ou colza reviendrait à avoir 9 neuf fois plus de terres d’exploitations pour leur culture…