Avant de parler plus précisément de la découverte, oui, il y avait bel et bien des licornes qui vivaient sur Terre il y a plusieurs dizaines de milliers d’années ! Mais au risque de casser vos rêves et vos plus grands espoirs, elles n’avaient pas grand-chose à voir avec ce qu’on peut trouver dans les livres préférés des enfants… La vraie licorne, de son nom scientifique Elasmotherium sibiricum, avait la carrure d’un rhinocéros, des poils, et portait une énorme corne sur le front (voir dessin).
@HeinrichHarder
Selon plusieurs estimations de chercheurs, la licorne sibérienne faisait 2 mètres de hauteur, 4,5 mètres de long et pouvait peser jusqu’à 4 tonnes. Un gabarit plus proche du mammouth que celui de la licorne blanche, soyeuse et élancée qui peuple notre imaginaire. Ceci étant dit, malgré sa taille impressionnante, les études menées sur les habitudes alimentaires de l’espèce semblent toutes concorder vers la même conclusion : les licornes sibériennes se nourrissaient à 95% d’herbe et de végétaux.
Maintenant, revenons-en à LA découverte : un crâne d’Elasmotherium sibiricum parfaitement bien préservé, trouvé dans la région de Pavlodar, au nord-est du Kazakhstan. C’est cette pièce rarissime qui a permis aux chercheurs de la Tomsk State University, après une datation par la technique du carbone 14, de réfuter l’hypothèse précédente, selon laquelle l’espèce avait disparu il y a 350 000 ans. Désormais, on le sait, elle existait encore il y a 29 000 ans. En tenant compte de la taille et des caractéristiques de la tête, les scientifiques peuvent affirmer que l’élément retrouvé appartenait à un vieux mâle. En revanche, la cause de la mort reste inconnue à ce jour.
Ainsi, plusieurs questions subsistent, dont une particulièrement : comment ces licornes ont-elles pu survivre si longtemps alors que de nombreuses autres espèces ont disparu des centaines de milliers d’années auparavant ? « À l’époque, la Sibérie Occidentale a dû être une « zone épargnée ». De plus, les licornes avaient de grandes capacités de migration. Ainsi, elles ont pu fuir pour se protéger de quelque chose, et finalement perdurer » explique Andrey Shapanski, membre de l’équipe de recherche.
Pour la science et les scientifiques, cette découverte marque sans doute un tournant important dans la compréhension des facteurs environnementaux et le rôle qui est le leur dans les extinctions d’espèces. Avancer sur ce thème permettra aussi d’en apprendre plus sur notre propre espèce, nous, les Humains. Cela servira notamment à savoir ce à quoi nous sommes capables de résister, ou pas.
Fascinant n’est-ce pas ? Décidément, la nature ne cessera jamais de nous épater !