La forêt amazonienne connait un taux de déforestation élevé depuis dix ans. C’est la première fois depuis 2008 - et une perte de 12 300 km² à l’époque - que la région dépasse le seuil des 10 000 km².
Vue aérienne d'une zone déboisée de la forêt amazonienne. Crédit PARALAXIS/ Shutterstock
Alors que le sort de la forêt amazonienne avait ému le monde entier en été dernier à cause des forts incendies qui sévissaient (aujourd’hui, ils ne sont toujours pas éteints), on apprend une autre nouvelle alarmante. En conséquence directe avec les incendies, ainsi que la pratique du déboisement, ce sont 10 100 km² qui ont été ravagés et perdus au cours des douze derniers mois (sur une période dont les relevés s’étendent entre août 2018 et juillet 2019).
Un triste sort pour le poumon de notre planète mais aussi pour tous les écosystèmes et les populations indigènes qui y vivent. Alors que l’Australie est à son tour ravagé par de forts incendies qui massacrent les koalas, la plus grande forêt du monde déplore aussi d’immenses pertes.
Ce qui est inquiétant d’après les chiffres révélés par l’INPE (Institut national des études spatiales), c’est la hausse de déforestation de l’Amazonie, soit 43% de plus que la période précédente (août 2017 et juillet 2018 qui avait recensé une perte de 7 033 km²).
Les territoires indigènes sont ceux qui souffrent le plus, puisque l’INPE enregistre une hausse de 74,5% de la déforestation, soit une surface de 423 km², contre 242 km² sur la période précédente.
Il faut dire que les choses ne s’améliorent pas depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro en janvier dernier. Celui-ci est un grand partisan du défrichage et de l’élevage bovin qui augmentent les risques : « plus on déboise -pour faire de la place pour l’élevage bovin et les cultures agricoles- et plus il y a de foyers d’incendies », déplore l’IPAM (l’Institut de recherche sur l’environnement sur l’Amazonie).
Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser car Bolsonaro a indiqué que tout cela n’était que des « pratiques traditionnelles » et « culturelles ».
Dans les chiffres rapportés par l’INPE, on remarque que la région Para, située au nord du pays, y est pour beaucoup puisqu’à elle seule, elle représente 44% de la déforestation totale de cette période août 2018-juillet 2019 et de 75% de celle des indigènes.
Le Brésil détient 60% de la surface de la forêt amazonienne, les risques sont plus accrus quant à l’utilisation que le pays en fait.