Banni de France depuis 2001 et d’Europe depuis 2004 puisqu’il polluait les nappes phréatiques, le pesticide du nom d'atrazine n'a pas totalement disparu. Effectivement, celui-ci a été exporté 142 fois depuis 2004 depuis la France en direction de plusieurs pays en développement. Et d’autres pays européens sont aussi mis en cause : l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et l’Espagne.
Crédit photo : Pulvérisation de pesticides / Shutterstock
L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) le classe comme « une substance très toxique pour la vie aquatique avec des effets à long terme. Il peut endommager des organes suite à une exposition prolongée ou répétée et peut causer des réactions allergiques ». Malgré cela, ce produit a reçu l’autorisation en janvier d’être exporté vers la Chine, la Suisse, l’Ukraine, le Pakistan, le Soudan et l’Azerbaïdjan ! Pour autant, ces exportations entrent en contradiction avec la Convention de Bamako de 1996. Ces pays considèrent qu’ils ne devraient pas recevoir un produit si celui-ci est interdit dans le pays exportateur en raison de sa toxicité.
Crédit photo : Un champ de maïs / Shutterstock
L’ONG suisse Public Eye a lancé une campagne contre ces exportations qui violent la convention de Bâle. Pour autant, aucune sanction ne sera émise à l’égard des pays mis en cause, mais plutôt un soutien afin qu’ils changent leurs engagements ! Laurent Gaberell qui appartient à l’ONG a expliqué à Le Monde : « Nous pointons du doigt la responsabilité des Etats qui permettent l'exportation de pesticides interdits, estime Laurent Gaberell. Mais les entreprises ont également un devoir de diligence ».
Crédit photo : Pulvérisation dans un champ de soja / Shutterstock
Du côté de la société suisse Syngenta, qui est accusée par l’organisation de vendre le produit, le constat se veut rassurant, soulignant les effets « positifs » sur l’agriculture sans faire écho aux différents effets négatifs. Le porte-parole du groupe souligne dans Novethic : « cet herbicide homologué est utilisé dans plus de soixante pays dans le monde. Il s'est imposé comme un outil important et efficace pour les agriculteurs dans le désherbage de nombreuses cultures dont le maïs et la canne à sucre ».
Le pesticide présente en effet toutes les qualités que les exploitants désirent : efficace, facile à utiliser et pas cher. Cependant, les effets sont dangereux sur la santé, il est classé « produit nocif » avec des risques sur la reproduction !