Le 7 mai dernier, 12% des Français ont choisi le vote blanc ou nuls et 25,3 % d'entre eux se sont abstenus pour le second tour des présidentielles qui opposait Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Des choix qui ont poussé les députés à réfléchir à la question de comptabilisation du vote blanc dans le scrutin, puisque l'élection présidentielle de cette année signe un nouveau record d'abstention qui n’avait pas eu lieu depuis les élections de 1969.
Crédit photo : Photo en couleurs de personnes votant dans un isoloir à leur bureau de vote / Shutterstock
La question de la représentation de ces Français qui décident de s’abstenir ou choisissent de voter blanc, par contestation ou par simple désintérêt de la vie politique, avait trouvé ses défenseurs. À l’Assemblée Nationale, quelques députés soutenus par le Modem, les insoumis et les socialistes ont déposé un texte visant à faire valoir le vote blanc.
C’est dans la nuit du 28 au 29 juillet dernier qu'a été rejeté par l’Assemblée cet amendement qui, en plus de comptabiliser les bulletins blancs au suffrage exprimé, voulait faire naître un nouveau tour de vote lors de l’élection présidentielle si les votes blancs atteignaient une majorité relative ou absolue.
Pour la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, il faudra encore un peu de temps avant de pouvoir mettre en pratique de tels changements, d’autant plus que la comptabilisation des votes blancs séparément des nuls n'est possible que depuis février 2014.
Ce rejet a suscité des réactions chez certains députés, qui estiment que la mise en application de cet amendement aurait sans doute évité les votes extrêmes de ces dernières élections.