Donald Trump s'attaque aux femmes et au droit à l'avortement ? Les Pays-Bas ripostent en créant un fonds international d'accès à l'IVG pour aider les femmes « à garder le contrôle de leur corps »

Lundi 23 janvier dernier, et seulement trois jours après son investiture à la présidence des États-Unis, Donald Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG (organisations non gouvernementales, ndlr) internationales soutenant le droit à l’avortement.

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Entouré exclusivement d’hommes caucasiens la cinquantaine passée et ouvertement défavorables à l’avortement, cette photographie — un échantillon très peu représentatif du peuple américain — avait fait le tour du web et laissé un goût amer aux associations féministes, indignées que de hauts responsables exclusivement de sexe masculin, puissent avoir un droit de regard quant aux corps des femmes, de leurs droits et de leur santé, et de leurs organes reproductifs. 

Une mesure à l’encontre de son temps, prise au lendemain du 44ème anniversaire de l’arrêt emblématique « Roe V. Wade », lorsque la Cour suprême avait légalisé l’avortement sur le continent américain. C’était en 1973.

Un décret mis en vigueur 48h seulement après que des millions de femmes aient pris part à la Women’s March afin de manifester en faveur de leurs droits, et contre la politique régressive du 45ème président des États-Unis et de ses soutiens républicains, dont la majorité se range aux côtés des associations « Pro Life », activement militantes contre le droit à l’IVG.

@chicagotribune

C’était sans compter la riposte de Lilianne Ploumen, ministre néerlandaise chargée de la Coopération au développement, et le lancement d’un fonds international afin de contrer ce recul politique outre-Atlantique : « Nous devons compenser ce coût financier autant que possible, avec un fonds largement soutenu, auquel les gouvernements, les entreprises et les organisations sociales peuvent faire un don. »

« L’interdiction de l’avortement ne mène pas à moins d’avortements, mais à plus de pratiques irresponsables dans des lieux clandestins et plus de mortalité maternelle ». Embêtant pour des « Pro Life ».

Un fonds international « pour offrir aux femmes dans les pays en voie de développement l’accès à de bonnes informations, à des moyens contraceptifs et à l’avortement » et « afin qu’elles puissent rester maîtresses de leur propre corps ».

Belle revanche d’un pays en avance sur son temps — semaine de travail à 30h, légalisation de la consommation de cannabis, et l’une des premières nations européennes promouvoir les droits des « gays » — alors que Lilianne Ploumen s’apprête à lancer les pourparlers en Europe et en Amérique Latine afin de faire fructifier sa collecte.


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