Hier, nous vous relayions l’élan de solidarité incroyable qui s’était formé sur les réseaux sociaux pour venir en aide à Maëlig, un jeune de 18 ans à la rue. Seulement voilà, il semblerait que le sans-abri aurait déjà trahi la confiance de personnes l’ayant aidé.
Le « petit prince de la rue » comme l’appelait Le Parisien ne serait si noble qu’on le pensait. En effet, les circonstances qui l’ont amené à loger sur le trottoir parisien restaient encore floues lorsque son histoire est venue s’emparer de la toile. Problèmes familiaux ? Un père qui aurait choisi sa nouvelle compagne plutôt que son fils ? La vérité semble être toute autre…
Contacté par L’Union-l’Ardennais, son père, qui a aussi six autres enfants, livre en tout cas une version bien différente sur l’histoire de son fils : « En juillet, il est passé chez moi, habillé en marque et nous a offerts à chacun des cadeaux de valeur. Il nous a expliqué qu’il s’installait avec sa copine dans un appartement sur Paris, il avait acheté une télévision. Il a toujours voulu être le centre du monde et refusait toute autorité. Il était violent avec nous » raconte-t-il.
Aujourd’hui, avec l’ampleur prise par l’histoire, la famille de Maëlig est impuissante et redoute les mauvaises réactions : « Nous sommes au plus mal. Mes plus jeunes rentrent à l’école lundi et je n’ai qu’une peur, c’est qu’il se fassent taper. On se fait insulter sur les réseaux sociaux, les médias ne racontent que la version de Maëlig. On n’est plus jamais tranquille » confie-t-il d’un air désolé.
Twiiter / @kimjlewin
Dès lors, la belle histoire du « petit prince de la rue » prend du plomb dans l’aile. D’autant plus que des témoignages de personnes ayant aidé Maëlig vont plus dans le sens de la version du père.
Une femme de 40 ans, qui souhaite rester anonyme, s’est confiée auprès du Parisien sur le jeune homme, contre lequel elle a même déposé une plainte pour vol : « Je me suis fait rouler par Maëlig. Je crois qu’il faut prévenir tous ceux qui lui viennent en aide. Moi, je lui ai proposé de l’héberger samedi soir. J’étais avec mon ami et mon fils. On est allé chez moi, dans le IX arrondissement. On a chanté Brel, il m’a raconté sa vie. C’était très sympathique. Et puis, il s’est mis à pleurer et il a voulu faire un tour. Il est parti à 22 heures, il n’est plus revenu » explique-t-elle.
Une nouvelle disparition à laquelle s’ajoutent celles de son téléphone portable et son porte-monnaie, volatilisés. Maëlig était parti en laissant ses affaires, un drap, un jean, un sac en plastique avec des numéros de téléphone de jeunes femmes, la lettre d’une dame qui l’invitait se rendre à une paroisse parisienne, et une pipette de crack.
La pipette de la discorde serait donc la plus grosse zone d’ombre de l’histoire de Maëlig, expliquant le comportement qu’il aurait eu avec d’autres personnes qui ont eu l’idée de l’aider : dormir la journée et quitter les lieux entre 20h-22h pour rejoindre des amis à Stalingrad et à la Chapelle, des endroits réputés pour rassembler des accro au crack.
En ayant appris ces histoire, Kim, la jeune bloggeuse à l’initiative de l’énorme élan de solidarité suscité sur les réseaux sociaux, est tombée des nues : « C’est scandaleux… Je ne le connaissais pas. J’ai été touché par son histoire. Je l’ai juste relayée sur Internet. Je ne m’attendais à un tel élan ». Si elle s’est sentie trahie, ce n’est pas pour autant qu’elle compte le laisser tomber : « C’est vrai que l’on a tous des doutes sur son histoire. Mais on fait l’impasse. On ne voit qu’un jeune de notre âge à la rue. Et grave, je vais continuer à l’aider ». C’est tout à son honneur mais l’élan de solidarité suscitée jusqu’ici devrait fortement s’essoufler.