Marie Laguerre s'est fait frapper au visage en pleine rue mardi dernier par un harceleur tenace qui n'a pas apprécié que cette dernière lui réponde. L'histoire de cette étudiante parisienne a pris une ampleur folle avec la publication d'une vidéo de l'agression en question. La jeune femme est revenue depuis sur cet incident dans de nombreux médias. Elle compte bien poursuivre son combat pour mettre fin au harcèlement quotidien envers les femmes.
Alors qu'elle rentrait tranquillement chez elle mardi 24 juillet, dans le 19e arrondissement de Paris, Marie Laguerre, 22 ans, tombe sur celui qui lui portera un coup d'une extrême violence dans l'espace public. Après de multiples bruits, sifflements et autres indélicatesses, la jeune femme, se sentant à bout et humiliée, en vient à lancer un « ta gueule » au harceleur avant de tracer sa route. Ce qui n'a visiblement pas été du goût de l'homme : ce dernier lui jette alors un cendrier dessus, que Marie parvient à éviter de justesse. L'étudiante ne se laisse pas faire : les insultes fusent des deux côtés, puis l'individu finit par lui asséner une gifle fulgurante au visage en guise de réponse, devant les yeux ébahis de nombreux témoins, assis au café devant lequel la scène s'est tenue.
Marie partage dans la foulée les images de cette agression filmée par la vidéosurveillance de l'établissement qui a immédiatement mis la cassette à disposition. « Ce n'est pas le seul. Le harcèlement c'est au quotidien. Ces hommes qui se croient tout permis dans la rue, qui se permettent de nous humilier et qui ne supportent pas qu'on s'en offusque, c'est inadmissible. Il est temps que ce genre de comportement CESSE », s'insurge Marie sur ce post Facebook qui a été vu plus d'un million de fois en moins d'une semaine, témoignant ainsi d'un vrai ras-le-bol général.
Sur la vidéo, la jeune parisienne semble sous le choc, comme pétrifiée, et ne réagit pas vraiment. Elle dit être rentrée chez elle après l'agression avant de retourner sur les lieux peu après, ses esprits peu à peu retrouvés et avec en tête l'intention de ne pas laisser cet acte intolérable impuni : « Il doit être jugé devant la justice », soutient-elle au micro de RTL.
C'est pourquoi elle a décidé de porter plainte dès le lendemain. Les personnes présentes au bistrot ont accepté de témoigner en sa faveur et ont été d'un grand soutien. « Je suis ressortie 20 minutes plus tard pour retrouver les témoins. Ils m'ont offert une bière et m'ont aidée à me calmer. Mais surtout, ils n'ont jamais remis en question la manière dont j'avais réagi. Ils ont eu les bons mots, pas une once de culpabilisation, et ça c'est super important », confie la victime à France Info. L'agresseur n'a toutefois pas encore été identifié par les forces de l'ordre, comme cette dernière a expliqué à LCI.
L'étudiante s'est exprimée auprès de nombreux médias depuis la mise en ligne de cette fameuse vidéo et ne regrette aucunement ce qui s'est passé : « S’il faut que je me refasse frapper, je le ferais. Je continuerais à répondre », assure-t-elle sur RMC ce lundi matin.
Un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, voté en mai dernier par l'Assemblée, vise à créer un « outrage sexiste » pour le harcèlement de rue, passible de 90 euros minimum d'amende immédiate. Rebondissant sur cette affaire lors d'un entretien accordé au Parisien, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a révélé que les premières amendes devraient être mises à l'automne.