Alors qu’elle risquait une peine de prison importante, la professeure qui aurait harcelé Evaëlle, une collégienne de 11 ans qui a mis fin à ses jours, a été relaxée par le tribunal.
Elle risquait une peine de 18 mois de prison avec sursis ainsi que l’interdiction définitive d’exercer son métier, mais il n’en sera rien. La professeure accusée d’avoir participé au harcèlement scolaire d’Evaëlle, une jeune fille de 11 ans qui a mis fin à ses jours en 2019, a été relaxée par le tribunal judiciaire de Pontoise.
Pour rappel, Evaëlle s’est suicidée le 21 juin 2019 en se pendant aux barreaux de son lit. La jeune fille était victime de harcèlement scolaire et subissait des humiliations quotidiennes de la part de ses camarades de classe. Mais selon plusieurs témoignages, la situation se serait empirée lorsque Pascale B., professeure de français, aurait humilié Evaëlle à plusieurs reprises devant ses camarades, causant un climat néfaste dans la classe. En voyant ce comportement, certains élèves s’en seraient pris à la collégienne en toute impunité.
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La situation se serait ensuite aggravée lorsque l’enseignante aurait organisé une heure de vie de classe, demandant aux autres élèves d’exprimer leurs reproches à Evaëlle. En voyant la jeune collégienne en larmes, la professeure se serait énervée de plus belle. En rentrant chez elle, Evaëlle aurait confié à sa mère avoir vécu “la pire journée de toute sa vie”.
La professeure relaxée
Six ans après le suicide d’Evaëlle, Pascale B. a été jugée pour harcèlement. La procureure avait requis une peine de 18 mois de prison avec sursis ainsi que l’interdiction définitive d’exercer son métier. Lors du procès, Pascale B. a soutenu qu’elle n’avait “pas humilié” Evaëlle.
Finalement, l’enseignante a été relaxée ce jeudi 10 avril. La présidence du tribunal a considéré que les éléments à charge contre la professeure étaient “discordants, indirects, peu circonstanciés” ou relevant de “comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe”, selon des propos rapportés par BFMTV.
“La professeure n’a pas cherché volontairement une dégradation des conditions de vie d’Evaëlle”, a affirmé la présidente du tribunal.
Les parents font appel
La décision du tribunal ne passe pas auprès de la famille d’Evaëlle, dont ses parents, qui ont décidé de faire appel.
“C’est une claque. Nous allons faire appel. Nous sommes vraiment dans l’incompréhension totale. La justice cautionne le comportement de cette professeure et fait corps avec l’Éducation nationale”, regrettent les parents d'Evaëlle, selon des propos rapportés par France Info.
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Pascale B. a également été relaxée pour le harcèlement de deux autres élèves, notamment car l’un d'eux ne présenterait pas de "symptômes typiques d’un traumatisme”, selon le tribunal. Deux autres élèves, qui auraient participé au harcèlement d’Evaëlle, seront quant à eux jugés devant le tribunal pour enfants avant la fin de l’année.