Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, a laissé entendre ce jeudi que le gouvernement privilégiait désormais le rapatriement des ressortissants français arrêtés en Syrie, après être partis combattre dans les rangs de Daesh.
Que faire des djihadistes français retenus en Syrie par les miliciens kurdes ? La question n’a de cesse de revenir sur le tapis depuis des mois, divisant la classe politique et ce, jusque dans les rangs de la majorité.
Jusqu’à présent, la France s’est toujours opposée au moindre retour préconisant que les personnes concernées soient jugées sur place. Alors faut-il se désintéresser du sort de ces ressortissants, au risque de les voir disparaître dans la nature une fois relâchés ? ou, au contraire, les rapatrier afin de les traduire devant la justice française ?
« Nous avons fait un choix qui est celui de la préférence du rapatriement »
Le gouvernement semble avoir tranché et pencherait pour l’option du rapatriement à en croire Nicole Belloubet. Invitée de RTL ce jeudi, la ministre de la Justice a ainsi fait des déclarations en ce sens au micro d’Elisabeth Martichoux.
« Je confirme que nous étudions plusieurs options. La situation nouvelle qui est liée au retrait des forces américaines a bouleversé la donne et nous nous préparons à un éventuel retour des Français qui sont actuellement en Syrie. », a-t-elle d’abord expliqué.
« Il va de soi que si les Français détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté et expulsés, nous avons plutôt intérêt à nous assurer de ce qu’ils deviennent, plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont. », a-t-elle poursuivi avant d’évoquer l’option envisagée sérieusement par la France.
« Nous avons fait un choix qui est celui de la préférence du contrôle et donc du rapatriement en France », a-t-elle ainsi confirmé.
« Les enfants sont plus nombreux que les adultes »
« Nous ne sommes pas exactement en mesure de savoir combien il y a de Français dans tous les camps (…) nous avons quelques noms mais je ne suis pas en mesure de vous affirmer que cette liste est stabilisée (…) Ces Français sont détenus dans des camps différents et nous devons nous assurer qu'ils sont bien présents dans ces camps », a-t-elle par ailleurs affirmé, précisant que ces ressortissants français étaient « principalement des enfants mineurs ».
« Ces enfants soit sont nés là-bas, soit sont partis tout petits de France avec leurs parents (...) les enfants sont plus nombreux que les adultes (…) Nous pensons qu'à 75%, ce serait des enfants de moins de 7 ans », a-t-elle ajouté.
Et l’intéressée d’ajouter que « ces personnes, qu’elles soient des enfants ou des adultes, feront l’objet d’une prise en charge par un juge, dès qu’elles arriveront en France ». « Les adultes seront évidemment placés en garde à vue et peut-être mis en examen », a-t-elle conclu en rappelant que « le fait de s’être rendu sur des terrains de combat peut entraîner l’incrimination d’association de malfaiteurs terroristes ».
Si les djihadistes français prisonniers en #Syrie sont rapatriés en France, que vont-ils devenir ? La réponse de la Garde des Sceaux @NBelloubet invitée de #RTLMatin pic.twitter.com/bSduAH9PxW
— Elizabeth Martichoux (@EliMartichoux) 31 janvier 2019