Attendue depuis plusieurs années, l’Union Européenne a enfin pris la décision d’interdire la pêche en eaux profondes au-delà de 800 mètres. Une grande première pour l’écosystème marin !
Cela faisait dix ans que l’ONU avait demandé que l’Union Européenne statue enfin sur la pêche en eaux profondes. Qu’elle soit encadrée afin de préserver les fonds marins. Dix années…
Enfin, ce jeudi 30 juin, les trois institutions de l’UE (Commission de Bruxelles, le conseil des ministres de la pêche et le Parlement Européen) ont conjointement pris la décision d’interdire la pêche en eaux profondes au-delà des 800 mètres.
Le problème de cette pratique est qu’elle détruit directement les fonds marins. En les raclant, les chalutiers récupèrent des coraux et des éponges non désirées par les pêcheurs, affectant alors le développement et la reproduction de l’écosystème marin.
Si les ONG souhaitaient que cette interdiction s’applique dans les eaux internationales, elles devront se contenter des eaux communautaires : « On n’a pas obtenu tout ce que nous voulions, mais c’est quand même une grande avancée pour les fonds marins » a expliqué Yannick Jadot, député européen écologiste, auprès du journal Le Monde. Par exemple, les chalutiers espagnols, qui pêchent hors des eaux communautaires de l’UE ne devraient pas être concernés par cette nouvelle réglementation, ce qui agace les ONG. Avec WWF, nous vous avions suggéré les 10 poissons qu'il fallait arrêter de manger avant qu'il ne soit trop tard.
De son côté, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, pourra aussi déboucher le champagne, ayant soutenu l’initiative depuis le début. Elle compte d’ailleurs prendre un arrêté anticipant cette interdiction pour l’appliquer en France dès le mois de septembre.
L’accord obtenu, qui ne devrait être officiellement publié qu’en janvier 2017, a pour objectif de protéger les fonds marins tout en instaurant une réglementation précise sur ces méthodes de pêche. Ainsi, dès que les poissons d’eaux profondes représenteront 8% de leurs prises ou dès que les chalutiers pêcheront, accessoirement, 100 kilos de ces espèces, ils devront faire face à la nouvelle réglementation.
Dès lors, les pêcheurs seront mis à contribution dans la collecte d’informations que l’UE a incluse dans l’accord et devront accueillir des observateurs sur leur pont. Au total, ce seront 20% des bateaux qui devraient embarquer un observateur lors de leurs excursions de pêche.
Par ailleurs, ce nouvel accord interdit la pêche en profondeur dans des eaux déjà exploitées entre 2009 et 2011, considérées comme des zones rendues vulnérables à cause de cette pratique.
En tout cas, de plus en plus, les institutions commencent à prendre le problème écologique plus sérieusement, à l’image de la Norvège qui vient d’interdire toute déforestation sur son sol.
Une décision nécessaire selon vous ?