Ian Burkhart n’aurait jamais pensé pouvoir réutiliser sa main par la force de ses pensées. Cela est désormais possible grâce à un logiciel laissant entrevoir de grands espoirs pour les personnes paralysées.
Il y a six ans de cela, Ian Burkhart, un Américain âgé aujourd’hui de 24 ans, devenait tétraplégique suite à un tragique accident de natation ayant endommagé sa moelle épinière. Bouleversé par son sort mais pas abattu, il n’aurait jamais envisagé qu’un jour il puisse faire bouger ses membres grâce à ses pensées.
Le système NeuroLife, porteur d’espoir
C'était sans compter sur le travail fastidieux d’un groupe de médecins qui se sont penchés sur la conversion de la pensée en action grâce à la conception de logiciels. Cela fait 25 ans qu’ils travaillent sur cette problématique. Chad Bouton, accompagné d’une équipe de scientifiques américains, est donc à l’origine d’un système baptisé « NeuroLife », capable de rétablir la communication entre le cerveau et les muscles, sans passer par la moelle épinière.
Lors d’une conférence de presse, Chad Bouton s’est montré très enthousiaste par les progrès de leur outil et de leur cobaye : « C’est la première fois qu’une personne complètement paralysée peut refaire un mouvement en utilisant simplement ses propres pensées. ». Leur étude publiée dans la revue « Nature » démontre que Ian pouvait désormais utiliser sa main pour accomplir des gestes simples, comme remuer son café ou saisir un objet.
Les tests avaient commencé il y a quelques mois de cela, en avril 2014 plus précisément. Les médecins lui avaient greffé une puce d’ordinateur dans le cortex moteur du cerveau. Cette puce peut transmettre les pensées du patient à un ordinateur qui décode et envoie les ordres du cerveau à une série de bracelets qui stimulent les bras de manière électrique.
« Nous avons cherché à déchiffrer les signaux dans le cerveau qui sont spécifiquement associés aux mouvements de la main. Les zones du cerveau responsable du mouvement sont intactes mais les signaux arrivent à une moelle épinière blessée. Ils y sont complètement bloqués et ne peuvent pas se rendre jusqu’aux muscles. » explique Chad Bouton. Ainsi, le logiciel permet de faire le travail que la moelle épinière ne peut plus faire.
Un grand pas pour les personnes paralysées
Deux mois après avoir reçu la transplantation de la puce, le patient pouvait déjà se ravir d’ouvrir et fermer sa main, rien qu’en y pensant, même si les muscles étaient faibles à cause de leur inactivité. Au total, il a fallu 15 mois de rééducation pour que Ian Burkhart puisse reprendre connaissance avec les gestes simples du quotidien. Aujourd’hui, il peut même jouer de la guitare via un jeu vidéo, ou encore tenir un téléphone à son oreille.
Naturellement, Ian Burkhart est ravi de ces progrès : « Pour moi, être dans un fauteuil roulant et ne pas pouvoir marcher n’est pas le pire. Le pire c’est la perte d’indépendance qui fait que j’ai besoin d’autres personnes » confiait-il lors de la conférence de presse. En attendant de pouvoir utiliser ce système hors de l’hôpital, Ian Burkhart peut prétendre à une meilleure qualité de vie.
De leur côté, les médecins ne vont pas s’arrêter en si bon chemin. Ils vont chercher à concevoir un système sans fils pour éviter l’encombrement des câbles qui relient les bracelets de son bras à l’ordinateur, et la puce de son cerveau. En tout cas, tous les espoirs sont permis selon Chad Bouton : « Cela ouvre vraiment beaucoup de nouvelles portes vers des mouvements plus complexes. Ce que nous cherchons à faire, c’est aider ces personnes à retrouver le contrôle sur leur corps. »
Une très bonne nouvelle, n’est-ce pas ?