Cap aujourd’hui sur l’Amérique du sud pour la belle histoire du jour qui nous vient du Pérou, où se déroule actuellement la 41e édition du Dakar (6 janv. 2019 - 17 janv. 2019). Une épreuve à laquelle participe cette année un concurrent trisomique. Une grande première !
« L’important n’est pas de gagner mais de participer ». La fameuse maxime apocryphe, attribuée au baron Pierre de Coubertin, n’a jamais autant pris son sens que cette année sur le Dakar, avec la présence de Lucas Barron.
Lucas Barrón, primer piloto con Síndrome de Down en participar en el Dakar https://t.co/4gQxsEDmCx pic.twitter.com/RW1CMxkrtX
— Deportes El Español (@podium_EE) 31 août 2018
« Notre objectif est d'aller au bout et de franchir la ligne d’arrivée »
Son nom ne vous dit probablement rien mais il s’agit pourtant de l’un des participants qui attirent le plus la curiosité des spectateurs et des médias, non pas pour ses chances de victoire - dont on peut affirmer, sans prendre trop de risques, qu’elles sont minces - , mais plutôt pour le symbole et l’espoir qu’il représente.
Ce jeune Péruvien de 25 ans présente en effet la particularité d’être atteint du syndrome de Down, ce qui en fait le premier concurrent trisomique de l’histoire à prendre le départ de la mythique épreuve d’endurance, organisée cette année pour la première fois dans un seul et unique pays : le Pérou.
Natif de Lima, le régional de l’étape participe au rallye dans la catégorie SXS, en tant que co-pilote de son père Jacques, pilote de la Polaris n° 433. Un défi qui paraît difficile mais Lucas n’en a cure et ce ne sont pas les quelque 5 000 kilomètres de sable prévus au programme qui l’effraient, tant il s’est entrainé dur pour prendre part à la grand-messe du sport automobile, comme il l'a récemment confié.
Le Péruvien Lucas Barron va marquer cette année l'histoire du Dakar, en devenant le premier participant atteint de trisomie à participer à cette course parmi les plus exigeantes au monde #AFP pic.twitter.com/CREGx6HACw
— Agence France-Presse (@afpfr) 5 janvier 2019
« Notre objectif est d'aller au bout et de franchir la ligne d’arrivée (…) Cette course est géniale pour moi. Ça va être facile, car on connaît la route », a-t-il ainsi expliqué à nos confrères de l’AFP, précisant qu’il se sentait « entraîné et en mesure de dompter les dunes du désert ».
« Les personnes atteintes du syndrome de Down développent certaines capacités »
Durant les 10 étapes de la course - qui a démarré le 6 janvier -, Lucas aura pour mission d’épauler son père et de l’aiguiller à travers les pièges tendus par une nature parfois capricieuse. « Je vais l'aider à avoir un œil sur le moteur, la route et les pneus », explique ainsi le jeune homme.
« Les yeux de Lucas seront ceux de la voiture pour éviter de toucher un autre véhicule ou tout autre objet », acquiesce son père. Âgé de 55 ans, ce dernier - qui a déjà participé cinq fois au Dakar par le passé - souligne l’importance de son fils, rappelant que sa trisomie s’avère être sa force car « les personnes atteintes du syndrome de Down développent certaines capacités », selon lui.
Ce n’est pas la première fois que le duo inséparable sera aligné en course puisqu’il avait déjà pris part au Dakar Series-Desafio Inca, un rallye préparatoire au Dakar 2019 qui a eu lieu en septembre dernier dans les dunes d'Ica, situées au sud du Pérou. Leur équipage, baptisé « Barron x 2 », avait franchi la ligne d’arrivée en 7e position.
Un résultat plus qu’honorable mais qui sera difficile à rééditer sur l’épreuve reine. Qu’importe après tout, leur participation et la présence de Lucas sur le parcours sont déjà une victoire en soi.