En Norvège, la chasse à la baleine accuse un fort déclin. Alors que cette activité était jadis florissante, il n'existe plus que 11 baleiniers dans tout le pays entier, l'un des derniers états au monde à l'autoriser. Ne voulant pas laisser ce secteur disparaître, les autorités norvégiennes ont tout simplement décidé d'augmenter largement les quotas de baleines, dans un effort pour attirer à nouveau les chasseurs de baleines…
Baleine de Minke dans la glace / Shutterstock
1 278 : c'est le nombre de baleines de Minke qui seront susceptibles d'être tuées cette année en Norvège. Un chiffre en augmentation de 28% par rapport à l'année précédente, et pour cause : les autorités du pays scandinave tentent désespérément de relancer un secteur à bout de souffle, très controversé à l'international.
« J'espère que les quotas et la fusion des zones de pêche constitueront un bon point de départ pour une bonne saison de chasse pour le secteur baleinier », a déclaré le ministre norvégien de la Pêche, Per Sandberg, dans un communiqué. Depuis plusieurs années, les chasseurs de baleines norvégiens ont de plus en plus de mal à épuiser les quotas de chasse qui leur sont accordés. L'an dernier, seulement 432 cétacés ont été harponnés, sur un quota de 999. Ce chiffre semble diminuer d'année en année.
Une industrie « dépassée et superflue »
Malgré un moratoire international mis en place par la Commission baleinière internationale (CBI) depuis 1986, la Norvège est, avec l'Islande, le seul pays au monde à autoriser la chasse à la baleine (le Japon pratique aussi cette chasse, mais officiellement, elle est autorisée à des fins uniquement « scientifiques »).
Pas sûr, cependant, que l'augmentation des quotas autorisés se traduise par davantage de baleines tuées : les baleiniers, de moins en moins nombreux, n'en remplissent même pas la moitié. De leur côté, les consommateurs norvégiens semblent se désintéresser de plus en plus de cette viande, qui n'est pas du tout réputée localement, et considérée comme de piètre qualité — à la différence de pays comme le Japon.
Pour les associations de défense des animaux, c'est bien la preuve qu'il s'agit d'une industrie dépassée et superflue : « La Norvège devrait tirer les conséquences logiques du moratoire de la CBI sur la chasse commerciale à la baleine, de l'opposition large à la chasse, ainsi que de l'absence d'un marché local pour les produits, et démanteler cette industrie, a déclaré Truls Gulowsen, patron de Greenpeace Norvège, à l'AFP. La chasse norvégienne à la baleine est une chose du passé, perpétuée uniquement pour des motifs politiques exsangues et qui devrait être éliminée aussi rapidement que possible »
Une baleine de Minke faisant surface / Shutterstock