Une nouvelle étude a peut-être trouvé l'explication à un phénomène très étonnant : l'intense faim qui accompagne la période prémenstruelle, c'est à dire les quelques jours qui précèdent les règles.
Un symptôme incommodant parmi tant d'autres
Avant que les règles ne se déclenchent, les femmes subissent tout un tas de symptômes parmi lesquels les douleurs abdominales, la fatigue ou encore des changements d'humeur. Mais certaines d'entre elles ressentent aussi une faim très intense. On pourrait même parler de pulsions car celles-ci n'ont qu'une seule envie : dévorer un mets qu'elles adorent. Difficile, dans ce cas, de ne pas craquer !
Des chercheurs ont tenté d'expliquer cette intense faim précédant les règles
Récemment, des scientifiques se sont penchés sur ce phénomène en menant une étude très sérieuse. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans une revue intitulée "Nature Metabolism". Puis ils ont été repris par différents journaux américains parmi lesquels le "New York Post".
Ce que révèle cette étude, c'est que cette faim intense serait due, non pas à un estomac vide, mais à un mécanisme du cerveau. Selon les chercheurs, cette envie soudaine de manger émanerait d'une sensibilité changeante à l'insuline. Cette hormone, produite par le pancréas, régule le taux de glycémie, entraîne le stockage des graisses et impacte l'appétit.
Deux expériences ont permis aux scientifiques de formuler une hypothèse
Pour aboutir à des résultats recevables, les auteurs de l'étude ont réalisé deux expériences différentes. Dans un premier temps, ils ont recruté onze femmes qui se trouvaient à deux périodes différentes du cycle menstruel. Le premier groupe en était à la phase folliculaire, c'est-à-dire la période qui démarre le premier jour des règles et se termine dès le début de l'ovulation. Le second groupe en était à la phase dite lutéale, celle qui démarre juste après l'ovulation.
À une partie de ces femmes, les scientifiques ont administré une dose d'insuline en pulvérisation nasale de manière à reproduire l'action de cette hormone sur le cerveau. L'autre groupe a reçu un placebo.
En parallèle, l'autre expérience a simplement consisté à étudier le cerveau de quinze femmes par le biais d'imageries. Celles-ci n'ont donc pas reçu d'insuline.
Le responsable : le cerveau et sa sensibilité changeante à l'insuline
À partir des analyses réalisées, les chercheurs ont constaté que le cerveau était particulièrement sensible à l'insuline lors de la première phase du cycle menstruel. En revanche, lors du second cycle, il renforcerait sa résistance à cette hormone. Or, des études réalisées par le passé ont révélé qu'une sensibilité décuplée à l'insuline diminue l'appétit alors qu'une vulnérabilité moindre ne fait qu'intensifier la faim.
Pour les auteurs de l'étude, une chose est sûre, le cerveau favorise les changements métaboliques et impacte le comportement alimentaire de manière différente en fonction des différentes phases du cycle menstruel. C'est ce qui expliquerait, selon eux, le fait que certaines femmes sont en proie à de véritables fringales juste avant le début de leurs règles.
Mais pour confirmer cette hypothèse, il faudra mener d'autres études, à plus grande échelle.