Ramadan : 6 choses à savoir sur le jeûne musulman

Le traditionnel jeûne du ramadan vient de débuter pour les musulmans du monde entier. Pendant un mois, ces derniers devront ainsi respecter scrupuleusement certains interdits afin de renouveler et renforcer leur foi. Pour l’occasion, nous vous détaillons 6 aspects méconnus de cette pratique religieuse.

Depuis le 2 avril, près de 2 milliards de musulmans aux quatre coins du monde ont entamé le jeûne du ramadan, pour une durée de trente jours.

Durant ce mois de privation et d’introspection spirituelle, les fidèles doivent ainsi respecter toute une série de règles - dont la plus connue reste l’interdiction de s’alimenter et de s’abreuver - du lever du jour jusqu’au coucher du soleil.

Le ramadan représente l’une des pratiques fondamentales de l’islam et son importance dans la vie du fidèle est primordiale, car c’est durant le jeûne que celui-ci doit montrer tout son dévouement à Dieu, en multipliant par exemple les actes de piété.

Faisant partie des rites les plus connus des religions monothéistes dites abrahamiques - au même titre que le carême pour les chrétiens ou Yom kippour chez les juifs -, le ramadan fait l’objet de beaucoup de croyances et spéculations sans fondement de la part de profanes qui en ignorent très souvent les significations profondes.

Une méconnaissance entraînant parfois des confusions et des affirmations erronées, qui contribuent aux amalgames et autres idées reçues sur la question.

Autant de zones d’ombre que l’on vous propose d’éclaircir à travers ce top 6 des choses à savoir sur le ramadan.

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Que signifie le ramadan dans la religion musulmane ?

Quatrième des cinq piliers que compte l’islam - les autres étant, dans l’ordre, la Shahada (profession de foi), le Salât (les cinq prières quotidiennes) le Zakât (l’aumône) et enfin le Hadj (pèlerinage à la Mecque) -, le ramadan désigne à l’origine le neuvième mois du calendrier hégirien des musulmans, basé sur les cycles lunaires.

Il coïncide avec le jeûne (saoum) que doivent respecter les fidèles tous les ans. De fait, par extension, le terme est aujourd’hui employé pour désigner cette pratique religieuse.

Étymologiquement, selon un consensus communément admis, le mot ramadan renvoie à la racine sémitique ra,mim,da, qui signifie « l’extrême chaleur de l’été ».

Pour la petite histoire, il faut savoir qu’il désignait déjà le neuvième mois de l’année dans le monde arabe, bien avant l’apparition de la religion musulmane et la révélation du Coran.

Notons que si l’on se réfère au calendrier hégirien, débuté en 622 après notre ère (lors de la fuite du prophète Mahomet et de ses compagnons vers la ville de Médine), nous sommes actuellement en l’an 1443.

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Ramadan : pourquoi les musulmans observent-ils un jeûne ?

Au-delà du fait qu’il constitue l’un des devoirs du croyant, le ramadan a une importance capitale pour les musulmans car, selon la tradition, c’est durant ce mois, en l’an 610 après Jésus-Christ, que le texte sacré du Coran a progressivement été révélé au prophète Mahomet.

Le but étant de réaffirmer sa foi en se désintéressant provisoirement des besoins corporels et privilégier ainsi la spiritualité.

« Il s’agit d’affamer le corps pour prendre conscience que les besoins humains les plus essentiels sont spirituels : réduire le temps passé à subvenir aux besoins physiques - non seulement ne pas manger, ni boire, mais aussi de tout plaisir sexuel - pour se consacrer davantage à la méditation et à la prière », expliquait ainsi en 2007 le philosophe Abdennour Bidar, connu pour ses travaux sur l’islam contemporain.

Indépendamment de son aspect spirituel, le ramadan est également l’occasion de se retrouver en famille pour des moments de convivialité.

À bien des égards, le jeûne représente par ailleurs un devoir en forme de défi personnel pour certains musulmans - peut-être moins pratiquants que d’autres -, qui mettent un point d’honneur à accomplir ce pilier ô combien important pour leur religion.

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Ramadan : comment les dates de début et de fin sont-elles déterminées ?

Le ramadan débute lorsque le tout premier croissant de lune, marquant généralement le 29e et dernier jour du mois de Chaabane (huitième mois du calendrier hégirien), est observé dans le ciel nocturne.

C’est ce que l’on appelle traditionnellement « la nuit du doute », au cours de laquelle le croissant lunaire, qui suit immédiatement la nouvelle lune, fait son apparition.

Si ce croissant est visible, cela marque donc officiellement le début du jeûne, qui commence alors dès le lever du jour suivant.

En revanche, si le ciel reste obscur et que le fameux croissant se fait attendre, on reporte le ramadan d’une journée en ajoutant par la même occasion un trentième jour au mois de Chaabane. Et ainsi de suite, tant que la lune est invisible !

Notons que cette méthode d’observation du croissant est celle que l’on utilise également pour déterminer la date de fin du jeûne ainsi que les célébrations de l’Äid el-Fitr, qui interviennent le jour suivant la fin du ramadan, soit le début du dixième mois (Chawwal).

Cette incertitude liée au cycle lunaire avait été à l’origine d‘une confusion des dates en 2013, lorsque la Grande mosquée de Paris avait initialement prévu une date en amont, en fonction de calculs astronomiques, avant finalement de faire machine arrière devant l’incompréhension des fidèles.

Désireuse de suivre la traditionnelle méthode empirique faisant foi dans les pays arabes et notamment l’Arabie saoudite (berceau de l’islam), la communauté musulmane avait en effet exprimé à l’époque son mécontentement envers l’institution censée la représenter.

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Ramadan : pourquoi le jeûne sacré n’a-t-il jamais lieu au même moment, d’une année sur l’autre ?

Comme expliqué plus haut, le calendrier hégirien est basé sur les cycles de la lune.

Or, il faut savoir que celui-ci s’avère plus court qu’un calendrier solaire comme le Grégorien, en vigueur dans la religion chrétienne et dont l’usage civil est aujourd’hui généralisé dans le monde.

Le calendrier islamique ne compte en effet que 354 ou 355 jours, contre 365 ou 366 jours pour son homologue Grégorien.

Ce qui explique pourquoi le ramadan est reculé de 11 à 12 jours chaque année, passant ainsi d’une saison à l’autre.

Il est donc possible que le jeûne intervienne en plein été, comme ce fut le cas en 2014 et 2015, ce qui peut s’avérer difficile à gérer pour certains fidèles, étant donné les fortes chaleurs et les longues journées.

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Ramadan : que faut-il faire et ne pas faire pendant le jeûne ?

Résumer cette pratique religieuse à un simple jeûne alimentaire serait réducteur ! Aux yeux des musulmans, le ramadan représente en effet bien plus que cela.

Les règles sont claires : du lever du jour jusqu’au coucher du soleil, les fidèles doivent oublier le moindre désir ou besoin, à commencer par l’appétit et la soif.

Aucune nourriture ni boisson - pas même de l’eau - ne doivent ainsi être ingérées durant la journée. Il est également interdit de fumer - pratique tolérée mais extrêmement blâmée - ou d’avoir des rapports sexuels.

Quant à l’alcool, considéré comme un aliment illicite par la religion musulmane, il est bien évidemment proscrit et pas seulement pendant le ramadan, mais bien toute l’année.

Contrairement à une idée reçue et parfois même relayée au sein de la communauté musulmane, il n’est en revanche pas interdit de se brosser les dents durant le ramadan, à condition bien sûr de ne pas avaler d’eau.

Ce n’est qu’une fois le soleil couché que les musulmans peuvent rompre le jeûne lors de l’iftar (ou f’tour), en se restaurant et en buvant, non sans avoir exécuté au préalable les Tarawih, c’est-à-dire les prières quotidiennes du ramadan que l’on doit respecter en plus des cinq prières habituelles.

Ce repas de la rupture, lors duquel on déguste traditionnellement une datte comme premier aliment, est un moment de partage qui donne le plus souvent lieu à des rassemblements familiaux où règne la convivialité.

Notons que l’horaire de l’iftar varie chaque jour d’une à deux minutes et qu’il diffère bien sûr de ville en ville, dans la mesure où le coucher du soleil n’intervient pas au même moment, suivant l’endroit on l’où vit.

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Ramadan : certaines personnes peuvent-elles être exemptées de jeûne ?

Si en tant que pilier de l’islam, le jeûne du ramadan est une obligation pour tous les musulmans, une certaine indulgence existe néanmoins à l’égard de certaines personnes qui ne peuvent pas le respecter à la lettre.

La religion musulmane autorise en effet certains croyants à ne pas observer le jeûne, mais uniquement dans des cas très précis, notamment quand il en va de la santé du fidèle.

Selon les préceptes du Coran, les personnes malades ou âgées, les femmes enceintes et celles qui allaitent, mais aussi les très jeunes enfants ou encore les voyageurs peuvent ainsi être exemptés de jeûne.

Toutefois, il est demandé à ces croyants - du moins ceux qui sont en âge de la faire - de s’acquitter de ces jours où ils n’ont pas jeûné, et ce le plus rapidement possible.

Il n’est donc pas rare de voir certains musulmans rattraper leurs journées de jeûne, à d’autres moments de l’année.

Il ne nous reste plus qu’à souhaiter un bon ramadan à tous les musulmans !


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.