À cause des fortes chaleurs qui pèsent sur le cercle arctique depuis le mois de juin, des incendies se sont déclarés en Sibérie et pourraient entraîner de graves conséquences climatiques.
En juin, la Sibérie a enregistré un record de température de 38 degrés et le mois de mai a été le plus chaud jamais enregistré au niveau planétaire.
Crédit photo : Roscosmos Handout / EPA
Cette vague de chaleur, causée par le réchauffement climatique, a généré des incendies sur le sol sibérien qui se sont intensifiés depuis le mois de juin.
Des conséquences environnementales dramatiques
Les incendies se répandent sur les forêts de la Sibérie mais également sur la toundra, un sol normalement glacial. De vastes zones de cet espace sont déjà parties en fumée en l'espace de quelques semaines, et cette disparition pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'environnement.
[UPDATE] Des centaines de feux boréal en Sibérie en une semaine. Un embrasement général visible depuis l'espace après des températures sans précédent sur les zones arctiques (anomalie fortement positive depuis 5 mois !).
— Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) June 22, 2020
Le nuage de cendre fait maintenant >2000km de longueur ! pic.twitter.com/k4AfWFaKRT
En effet, ces zones glacées sibériennes renferment du carbone et du méthane, un gaz à effet de serre très actif, qui sont restés prisonniers de la glace pendant ces centaines d'années. Libérés sous l'effet de la chaleur, ils pourraient accentuer la pollution déjà présente.
Une accélération de la fonte de la banquise
Face à ces incendies, les climatologues tirent la sonnette d'alarme.
« Ce n'est pas encore une contribution massive au changement climatique, mais c'est certainement un signe que quelque chose de différent se produit », alerte Thomas Smith, un géographe environnemental qui suit de près l'évolution des incendies en Sibérie.
Comme le réchauffement climatique ne freine pas, les scientifiques craignent que l'événement ne se reproduise trop souvent. En conséquence, les écosystèmes pourraient être totalement bouleversés.
Les incendies en Sibérie vus depuis l'espace. Crédit photo : Joshua Stevens / Observatoire de la Terre de la Nasa
Ces feux ont également un impact direct sur la fonte de la banquise, qui risque de s'accélérer.
« La fumée noire qui se dégage de ces feux de forêt est portée par le vent jusqu'à la banquise. En retombant, ces particules noires se déposent sur la glace qui devient grise, voire noire. Plus foncée, la banquise va davantage absorber les rayons du soleil et la glace fondra donc plus rapidement », explique Mikaa Mered, professeur de géopolitique des pôles Arctique.
Si la Sibérie a déjà connu des incendies dangereux l'été dernier, ils sont cette année plus étendus et plus intenses. « L'anomalie météorologique actuelle en Sibérie est vraiment très marquée. Elle n'aurait eu pratiquement aucune chance de se produire sans le changement climatique observé », estime Sonia Seneviratne, climatologue.
En Arctique, l'augmentation des températures est trois fois plus rapide que dans le reste du monde.